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« Je n’étais pas membre du PLR avant d’être leur porte-parole »

«Chez BKW, il me manquait le network.»

Georg Därendinger est l’actuel responsable de la communication du PLR pour la Suisse-allemande. Il est calme, méticuleux, une personne de confiance. C’est ce qu’il dit de lui et cela semble se vérifier lors de notre rencontre. Rien n’est laissé au hasard, tout à l’air maîtrisé, jusqu’au français qu’il parle avec aisance.

Sa vie est construite avec pragmatisme, une pièce après l’autre, sans fioriture : un château de Lego compact, bien pensé et solide.

Du petit village aux grandes villes

Georg Därendinger grandit à Oberdiessbach, dans un petit village à mi-chemin entre Berne et Thoune. « Un village typique », comme il dit, avant d’ajouter qu’ « il n’est pas complètement fermé non plus. Il y a même des socialistes ! ». Entre les « totalement fermés » et les socialistes, il y a ses parents. Son père a travaillé pendant 35 ans chez Crédit suisse, c’est donc presque naturellement qu’il se positionne sur une frange très libérale de l’échiquier politique. Sa mère, infirmière l’est aussi, libérale : mais avec une fibre plus sociale. À cette époque, Georg Därendinger ne côtoie pas encore le PLR : les fondations sont pourtant déjà bien préparées.

Rapidement, le bernois se rapproche des villes. Il ne se considère ni comme campagnard, ni comme citadin. Cela fait pourtant 10 ans qu’il n’a plus habité en campagne. Il faut dire que les études qu’il a choisies l’amène à bouger. D’abord en « Journalisme et Communication » à Winterthur, avec un échange à Berlin, puis un programme de Master d’étude européenne entre le Danemark, la Suède et la France. Ses études finies, il huile ses armes de communiquant chez BKW Energie.

D’un top salaire, au PLR

«Je suis à 85-90% d’accord avec le PLR.» annonce Georg Därendinger. C’est qu’en fin 2015, il a été engagé comme porte-parole pour le parti. C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’il a dû prendre la carte : «On ne m’a pas forcé !» mais il avoue que sa crédibilité aurait été amoindrie s’il avait fait l’impasse sur son adhésion.

Les quelques pourcents de désaccord touchent la stratégie énergétique du parti : le climat politique tend vers plus d’écologie, et le PLR n’y coupe pas. Le séjour du communiquant chez BKW le rend méfiant au sujet de cette stratégie. Son moto : rester professionnel malgré les désaccords:

«Je fais la différence entre Georg le communiquant et Georg la personne. Même si je ne suis pas d’accord en tant que personne, la communication du parti doit être claire et cohérente.»

En passant de BKW au PLR, Georg Därendinger a perdu 15’000.- de salaire par année. C’est pourtant par choix qu’il a changé de job. «Chez BKW, il me manquait le network. J’ai échangé mon salaire contre des contacts en quelque sorte.» Et dans 10 ans ? Georg Därendinger ne se voit plus travailler pour le parti libéral. Même s’il se dit ouvert aux opportunités, le plan paraît bien clair. D’abord, engranger des connaissances dans une grande boite: checked ! Ensuite, créer le network au PLR: checked ! Et dans quelques années: retourner dans le privé avec un bon bagage en main. Le plan de carrière est bouclé.

Du PLR à…?

Alors que Georg Därendinger ne se sentait pas forcément politicien dans l’âme, il est maintenant catégorisé comme PLR. Cela ne le dérange pas. Les portes ne sont pas pour autant fermées.

«Si je voulais travailler pour un syndicat ou une ONG, ce serait peut-être plus difficile. Mais ce n’est pas le cas.»

Et la communication pour un autre parti, il n’en est pas question, il est libéral !

On en saura pas plus sur le communiquant bernois. S’il semble aimer communiquer sur son travail, il reste discret sur lui-même. Encore quelques informations, volées au détour d’une question : Non, il n’est pas croyant. C’est un pragmatique, pas un spirituel.

Et si le plan ne se déroulait pas comme prévu? Marié depuis 2 ans et demi, Georg Därendinger se voit, pourquoi pas, père au foyer. Peut-être serait-ce la seule raison pour se détourner d’une grande carrière de communiquant? Il ne le dit pas. Mais on ne voit rien d’autre qui détruirait son château de Lego, si bien pensé.

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