Portraits en couleurs de journalistes

Mille nuances de gris pour Anne Nivat, Werner De Schepper en arc-en-ciel, et Cédric Adrover en bleu entre l'eau et le ciel. Les profs de l'AJM dévoilent les couleurs qui font leur personnalité.

Anne Nivat

Anne Nivat, reporter de guerre, écrivain et professeur de journalisme de reportage à l’AJM

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Quand Anne Nivat débarque, on est submergé par une explosion mélangeant féminité surjouée (elle porte des lunettes de soleil même à l’intérieur, «des lunettes de vues teintées», précise-t-elle) et professionnalisme (elle s’exprime en cinq langues, racontant ses dangereux périples de reporter de guerre).

Doctor Nivat, Miss Anne. Noir et blanc ? Anne Nivat est faite de mille et une nuances de gris.

«Chaque être humain est complexe, voir paradoxal. Je ne fais que ‘jouer’ avec les multiples facettes qui me constituent. L’image du grand reporter est, elle aussi, surjouée, ça fait 17 ans qu’elle m’agace. Je ne suis qu’une femme normale, finalement», répond-elle.

Une femme qui chasse avec ses reportages les stéréotypes et les idées reçues. Une femme qui parle des gens faits de mille nuances de gris, «car rien n’est ni blanc, ni noir».

WERNER DE SCHEPPER

Werner De Schepper, co-rédacteur en chef de la Schweizer Illustrierte et professeur de journalisme suisse à l’AJM : « Je suis un arc-en-ciel parce que j’aime la diversité au delà de la banalité – je m’intéresse à quiconque est intéressant, pas ennuyeux et pas raciste ! ».

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Son endroit préféré au Palais Fédéral, c’est la cafétéria ! Après avoir commandé un cappuccino, Werner De Schepper observe attentivement qui s’assied à côté de qui.

«C’est une zone d’échange et de commerce qui permet de comprendre les mécanismes politiques», explique-t-il, l’œil brillant derrière ses lunettes rondes.

Werner De Schepper aime flirter avec les limites de l’intimité. Il veut savoir d’où provient le fond d’écran de tel parlementaire : «non, ça n’est pas du people, rétorque-t-il, le people est banal».

Et s’il s’intéresse à la destination de vacances des politiciens, c’est pour dévoiler (ou pas) «le gap» entre leur vie personnelle et leur programme. Ca ne peut que commencer devant un café.

Cédric Adrover

Cédric Adrover, rédacteur en chef de BNJ et professeur de radio à l’AJM.

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Passionné dans la vie. Amoureux de la radio, «bleue comme l’eau et le ciel, fluide et aérienne». Cédric Adrover se laisse transporter tout en transportant les autres. Parce que son truc, c’est les histoires.

«Même si on a des milliers d’auditeurs, on parle à une personne. Et il faut lui parler comme à un ami intime».

La radio, c’est les gens, les échanges. Comme sa compagne, qu’il a rencontrée en matinale. Elle était journaliste, il était animateur radio.

Maintenant, Cédric Adrover a commencé à raconter des histoires à leur fils. Mais vu que les livres pour enfants sont souvent «nuls», il ajuste un peu les choses. Les tortues lentes inventent des machines pour aller plus vite et devancer les rats. Cédric Adrover ajoute volontiers à ses histoires un peu d’humour absurde, «idiot même, mais qui fait réfléchir».

Cedric Adrover aime raconter des histoires à son fils, au gré de son inspiration.

Anne Nivat sur le terrain.

La cafétéria du Palais fédéral, l’endroit privilégié de Werner De Schepper sous la coupole.

Making of

Ce projet met l'accent sur le dessin appliqué au portrait. 

Cette technique permet d’intégrer une dimension subjective (jouant sur la couleur dans ce cas), qui confère une valeur ajoutée. Une simple photo aurait eu moins de force.

Quelle est la limite entre journalisme et art? Il est important dans ce sens, pour garder une approche journalistique, de justifier pourquoi l'on a fait certains choix (couleur, cadre, environnement), et ceci à l'aide de la partie écrite.

Il s'agit donc d'un dialogue entre image dessinée et texte.

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