Le 11 des joueurs qui ont pris le plus de valeur grâce à l’Euro 2024

L'Espagne a remporté l'Euro 2024 en battant l'Angleterre en finale. (Photo: Keystone-ATS)

L’Euro de football est une compétition énormément médiatisée, et cette exposition peut être à double tranchant pour les joueurs. Certains savent saisir une opportunité de se montrer au monde entier tandis que d’autres coulent sous les critiques. Les valeurs marchandes des joueurs sont tout autant influencées par un événement de cette envergure. Regardons alors ce qu’il s’est passé l’été dernier durant l’Euro 2024.  

Les valeurs marchandes des joueurs de football reviennent très régulièrement au centre des débats, se calculant en dizaines, voire centaines de millions d’euros. Mais sur quels critères se basent-elles? Elles sont en réalité un résultat de centaines de facteurs, parmi lesquels les performances des joueurs dans les grands matchs et l’opinion publique sur ces performances, qui jouent un énorme rôle.

Quoi de mieux, donc, que de grands tournois internationaux pour se mettre en valeur et faire exploser sa valeur aux yeux du monde? L’Euro de football réunit ces critères. Le tournoi accueille toutes les meilleures équipes européennes, le tout devant des milliards de téléspectateurs. Entre prestige et visibilité, les joueurs ont véritablement une opportunité de se montrer.

L’Euro 2024 n’a pas échappé à la règle: plus de 5 milliards de téléspectateurs cumulés ont regardé la compétition dans plus de 190 pays différents. Certains joueurs, alors inconnus du grand public, ont su performer et faire grimper leur valeur marchande. D’autres ont simplement confirmé les espoirs placés en eux avant la compétition, en étant décisifs dans des matchs qui soulevaient les foules du monde entier.

L’Espagne première, mais pas partout

Avec une augmentation de son effectif total de 80 millions, l’Espagne, vainqueure de l’Euro, est de loin la nation qui a le plus pris en valeur durant la compétition. Si ce résultat ne surprend personne au vu de la performance globale de l’équipe, il faut noter que la Roja n’est « que » deuxième lorsque les résultats sont pondérés en fonction de la valeur totale de l’effectif (+10,6%).

En effet, malgré une augmentation de seulement 19,7 millions, la quatrième plus grosse de l’Euro, la valeur de l’effectif de la Géorgie a augmenté de 12,8% durant la compétition. Une évolution qui s’explique par le fait que la plupart de ses joueurs étaient inconnus du grand public avant le mois de juin. Ils ont parfaitement profité de leurs matchs pour se révéler au grand public en se qualifiant à la surprise générale pour les huitièmes de finale.

Invitée surprise des quarts de finale, la Turquie a connu la deuxième hausse la plus importante en termes de valeur totale (+26,8 millions). Une statistique qui s’explique en partie par le fait qu’il s’agissait du deuxième contingent le plus jeune de la compétition.

La Suisse parmi les cadors

Quant à la Nati, elle s’en sort également plutôt bien. Également éliminée aux portes des demi-finales, l’effectif suisse a augmenté de 12 millions (+6,1%). Un parcours surprenant, puisque la Suisse avait enchaîné les mauvaises performances en amont de l’Euro.

4 joueurs ont vu leur valeur marchande faire un pas en avant :

  1. Dan Ndoye, +8 millions d’euros (14M à 22M): après une magnifique saison au FC Bologne, l’ancien Bâlois a été l’un des moteurs offensifs de la Suisse durant l’Euro. Ses dribbles et sa vitesse sur les ailes ont été une arme redoutable pour amener un danger constant sur les défenses adverses. L’ailier suisse s’est même offert son seul but du tournoi contre l’Allemagne. À 23 ans, Ndoye est en pleine progression, et c’est donc logiquement que sa valeur marchande a fait un bond exceptionnel.
  2. Michel Aebischer, +2 millions d’euros (9M à 11M): un autre joueur du FC Bologne, qui arrivait à l’Euro sans forcément être titulaire. Le milieu central de métier se retrouve projeté milieu gauche dans le premier match de la Nati. Résultat? Un but et une passe décisive. Le Fribourgeois délivrera une 2e passe décisive contre l’Allemagne pour clôturer un Euro totalement réussi.
  3. Ruben Vargas +1.5 million d’euros (7.5M à 9M): l’ailier virevoltant de l’équipe suisse a longtemps été critiqué pour son manque d’efficacité. En plus d’avoir été un membre important du collectif lors des phases de groupes, le joueur d’Augsbourg en Allemagne a décidé de se révéler au monde en 8e de finale contre l’Italie: passeur décisif sur le premier but helvétique, il marque en 2e période d’une magnifique frappe enroulée pour sceller la victoire 2-0 de la Nati.
  4. Kwadwo Duah, +0.5 million d’euros (3M à 3.5M): joueur totalement inconnu des Suisses avant l’Euro, le joueur d’origine ghanéenne n’aura eu besoin que de 12 minutes pour conquérir les cœurs helvétiques. Sur un service d’Aebischer, Duah mystifie le gardien hongrois et permet à la Suisse de mener 1-0 dans le match d’ouverture. La Nati finira par s’imposer 3-1, notamment grâce à ce premier but.

Source: Transfermarkt, montage réalisé par Mathieu Robatti et Robin Smania.

Un 11 de rêve

Sans surprise, l’équipe des joueurs ayant pris le plus de valeur durant la compétition est très jeune. Sa moyenne d’âge est seulement de 22,6 ans. Ces hausses de valeur sont donc des spéculations basées sur le potentiel futur de ces joueurs.

Logiquement, l’Espagne prend une place importante dans cette équipe. Le duo d’attaque est formé par une paire 100% hispanique: Nico Williams à gauche et Lamine Yamal à droite. Le deuxième, véritable révélation de la compétition, a vu sa valeur marchande passer de 90 à 120 millions en seulement un mois. Personne n’a pris autant de valeur que celui qui a fêté ses 17 ans la veille de la finale.

Au milieu de terrain, on retrouve leurs compatriotes, Rodri, élu meilleur joueur de la compétition et ballon d’or 2024, et Martín Zubimendi, dont les valeurs ont chacune augmenté 10 millions pendant le tournoi. À leurs côtés, on retrouve le seul Suisse de cette équipe: Dan Ndoye, dont la valeur est passée de 14 à 22 millions.

Hormis l’Espagne, seule la Turquie est représentée à plusieurs reprises dans ce 11. La pépite de 19 ans Arda Güler a vu sa cote augmenter de 15 millions, tandis que le défenseur Ferdi Kadioglu a pris 9 millions durant cette compétition.

Quelques joueurs en perte de vitesse
Cet été, seuls 12 joueurs ont vu leur valeur descendre à cause de leurs performances à l’Euro 2024. Parmi eux, l’Allemand Leroy Sané a perdu plus de 10 millions suite à ses mauvaises performances. L’Ukrainien, Mykhailo Mudryk, présenté comme un grand espoir mondial, a vu sa valeur chuter de 5 millions après un tournoi complètement manqué. À noter que deux joueurs de cette liste font figure d’exception: Pepe et Toni Kroos, qui sont tous deux partis à la retraite à la fin de la compétition.

À noter que malgré un parcours jusqu’en finale, aucun joueur de la sélection anglaise ne figure dans cette équipe. À l’inverse, des joueurs comme Riccardo Calafiori (Italie) et Giorgi Mamardashvili (Géorgie) en font partie, malgré des éliminations en huitièmes de finale.

Par Robin Smania et Mathieu Robatti
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Publication, édition et valorisation numérique », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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