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Désobéir, un pari gagnant

Commentaire – Les procès de plus de 200 activistes d’Extinction Rébellion mettent le feu aux poudres dans nos contrées romandes. Les manifestations pour le climat se multiplient à travers tout le pays. Un consensus quant à la place de la désobéissance civile dans notre société helvétique semble désormais impossible : pour les détracteurs du concept, déposer son vote aux urnes est l’unique moyen légitime pour faire entendre sa voix. Pour les militants du climat, la désobéissance civile est le dernier recours pour éveiller la conscience générale sur l’urgence climatique et dénoncer l’inaction de nos institutions démocratiques face à celle-ci.

Entre les blocages de carrefours, les sit-in aux rondpoints, les parties de tennis au Crédit Suisse et les occupations des banques, l’incompatibilité entre désobéissance civile et la démocratie suisse est souvent brandie par les opposants. Et pourtant, la désobéissance civile est loin d’être anti-démocratique. Les militants qui y ont recours reconnaissent la validité des institutions helvétiques. Ils font simplement le choix de les désobéir, dans un dernier espoir de sensibiliser les élus à leur cause et inciter les citoyens à manifester. Le concept n’est pas à confondre avec le droit de résistance qui lui vise explicitement le renversement des institutions.

Ainsi, la désobéissance civile s’inscrit parfaitement dans le droit de manifester de manière pacifique, garantit non seulement par la Constitution fédérale, mais aussi par la Constitution vaudoise. Elle est également protégée par la liberté d’expression et de réunion, deux droits fondamentaux garantis par la Cour européenne des droits de l’homme.

Alors oui, la désobéissance civile peut s’avérer essentielle au fonctionnement d’une démocratie : au moyen d’actions non-violentes, les adeptes de la désobéissance civile révèlent les failles du système et recentrent le débat public.

Par Francisco Carvalho da Costa

Crédits photo © KEYSTONE ATS

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Atelier presse”, dont l’enseignement est dispensé collaboration avec le CFJM, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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