Face à l’effervescence numérique dans le monde du vin, André Crélier fait le choix de la simplicité. Le commerçant ne se prête pas à la digitalisation et confie volontiers que « quand on est comme on est, on peut continuer à faire un commerce comme ça. » Rencontre.
Les adeptes la connaissent déjà : c’est une petite pièce de 8m2, qui abrite des bouteilles aux reflets colorés. Cette boutique, André Crelier y travaille avec sa famille et un proche collaborateur. Tous sont formés pour conseiller des vins. La seule règle ? On ne peut vendre que ce qu’on a goûté.
Entre ses débuts il y a trente-neuf ans et aujourd’hui, la stratégie de communication de l’établissement n’a pas changé. Sauf peut-être une chose : il existe maintenant un site internet avec les horaires d’ouverture de la boutique, « c’est tout ». « Et je ne sais même pas s’il est juste. » rajoute-André Crelier. Loin du e-commerce et de la visibilité qu’offrent les réseaux sociaux, le bouche à oreille et le partage font le travail.
Le commerce fonctionne bien et la clientèle est fidèle ; elle se renouvelle même, nous assure-t-il. Des jeunes aux moins jeunes, tout le monde s’y arrête pour acheter des vins… mais pas seulement. Chaque bouteille vient avec une poignée de main – quand la situation sanitaire ne s’en mêle pas – et un échange ponctué de quelques anecdotes sur la provenance du produit. Car à l’origine de chaque bouteille commercialisée, il y a une rencontre.
D’autres, en revanche – et ils sont nombreux – préfèrent se tourner vers le digital. Alors que le secteur du vin plonge dans l’innovation depuis quelques années, de nouvelles opportunités de communication, de promotion et de commercialisation émergent. Des applications de conseils et de vente en ligne fleurissent. De nombreuses filières de vente de vin en ligne s’installent, encore plus massivement depuis la pandémie.
Producteurs et distributeurs cèdent ainsi peu à peu à la pression du numérique. Et même si le e-commerce ne représente que 2% des ventes de vin en Suisse pour l’instant (en France, il avoisine les 10%), le marché est en pleine expansion.
Enfin, tandis que la tendance est à la numérisation, André Crelier (nous) ouvre d’autres portes.
Noemi Cinelli
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Production de formats journalistiques innovants”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.
Crédits photo : Noemi Cinelli