Depuis le début de la pandémie, le milieu de la restauration subit de plein fouet les restrictions prises pour faire face à la crise sanitaire. Les fermetures engendrent des finances au plus bas et bouleversent les échanges entre la clientèle et les professionnels.
Il y a des souvenirs plus douloureux que d’autres et celui d’une salle remplie de convives blesse particulièrement certains restaurateurs neuchâtelois. Depuis le début de la pandémie, le milieu de la restauration a été forcé de fermer ses établissements à de nombreuses reprises pour lutter contre la crise sanitaire. Une situation qui ne laisse pas indifférents les professionnels de la branche qui tentent de réagir. Si financièrement, la mise en place d’un service de livraison et les demandes d’aides permettent parfois de joindre les deux bouts de justesse, la dimension sociale est bien plus difficile à conserver. Un regret pour Pascal Luthi, gérant du bar à vin et restaurant « n°9 » à la Chaux-de-Fonds.
« La notion de partage reste ce qui nous manque le plus durant cette crise. C’est d’ailleurs aussi le cas du côté de la clientèle. On fait ce métier pour rencontrer et échanger, aujourd’hui c’est difficile. »
Pascal Luthi, gérant du bar à vin et restaurant le n°9.
Pour maintenir un lien avec la clientèle, certains restaurateurs neuchâtelois augmentent leur présence sur les réseaux sociaux et organisent par exemple des concours ou des dégustations à distance. Retrouvez ci-dessous les explications de Pascal Lüthi.
Relation en évolution
La manière de consommer a également évolué ces derniers temps. Un changement que tout le monde a pu percevoir en raison de la situation sanitaire actuelle. Du côté du public, les amateurs de restaurants ont été forcés de se tourner vers les services de livraisons ou de ressortir leurs livres de cuisine. Cette tendance a poussé les grandes tablées des habituels restaurants à laisser place à des groupes bien plus restreints. Pour David Morard, gérant du foodtruck « A la perche Loë », qui circule sur le Littoral neuchâtelois, la clientèle est différente d’un restaurant traditionnel.
Pour cet auto-entrepreneur, il est essentiel de proposer un service d’une qualité irréprochable et des produits locaux en cette période particulière. Depuis son foodtruck, il observe que les jeunes générations se montrent davantage regardantes sur le contenu de leur assiette.
Espoirs de normalité
Les habitudes de la clientèle changent, mais l’envie d’un restaurant « traditionnel » perdure. Pour Pascal Luthi, cette tendance au partage en petit comité n’est que passagère et devrait s’estomper après la crise sanitaire actuelle.
« La crise actuelle va laisser des traces au niveau sociétal, on va garder l’habitude de désinfecter les tables après chaque repas et on ne se fera plus la bise. Mais le fait de manger tous ensemble ça va rester, c’est certain ! »
Pascal Luthi, gérant du bar à vin et restaurant le n°9.
En attendant un retour à la normale, les restaurateurs s’adaptent et prennent leur mal en patience. Ils s’exportent sur les réseaux sociaux pour tenter de convaincre leur clientèle de leur rester fidèle. Mais si le secteur de la restauration espère rapidement retrouver des salles combles au sortir de la pandémie, il faudra sûrement plus de temps pour que leur porte-monnaie se remplissent à nouveau.
Par Guillaume Joly
Ce travail journalistique a été réalisé dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.
Crédit photo : © n°9 Bar à vins | Restaurant