A travers le monde, seulement 24% des personnes vues, entendues ou lues dans les journaux sont des femmes. Si ce chiffre révélateur a déjà entraîné des actions concrètes, des améliorations sont encore à prévoir.
Dans l’édition du 8 novembre 2018 du journal Le Monde, seules 12% des personnes interviewées étaient des femmes. En effet, 42 femmes contre 308 hommes étaient citées, la plupart du temps en tant que témoins d’événements et non pas en tant que personnes faisant autorité dans leur domaine. Face à ces chiffres, le média romand Heidi News déclarait en mars dernier ne pas être Peter News, mais bien Heidi News. Ils affirmaient alors mettre un point d’honneur à avoir une rédaction équilibrée entre hommes et femmes, et ainsi porter une attention particulière à cette problématique.
Du côté du journal Le Temps, même constat : les femmes sont sous-représentées. Une enquête menée par le journaliste du quotidien romand, Jean Abbiateci montrait qu’au cours de l’année 2018, 13% des éditoriaux étaient écrits par des femmes. Du côté des pages débats même écart de chiffre, 25% des contributeurs sont des femmes. Une enquête sensibilisant la rédaction, mais aussi le grand public.
Dans la continuité du boulot de @AurelieCoulon et @JeanAbbiateci sur la place des femmes dans Le Temps: RT @FlorianDel […] S’il reste beaucoup à faire, des améliorations sont à noter https://t.co/5Zyc0Ue6zK
— Paul Ronga (@palrogg) 8 mars 2019
Et dans les autres rédactions ?
Tandis que la ligue du LOL ramenait la question des discriminations genrées au cœur du débat, les grands médias français n’ont pas réellement pris position sur cette thématique. Augmenter la place des femmes dans les médias permettrait non seulement de diversifier le contenu, mais inclurait aussi une plus grande partie de la société dans les rédactions. Alors que ce manque d’expertes engendre des biais et entraîne une exclusion socioéconomique des femmes, la passivité des rédactions face à ces chiffres éloquents pose question.
La conférence du vendredi 5 avril à Perugia intitulée Amplifying women’s authoritative voice in media est revenue sur les efforts effectués dans les rédactions pour assurer un contenu « équitable en termes de genre ». Les intervenants ont abordé quelques mesures pouvant être mises en place pour améliorer cette situation.
Sur le même sujet: Où sont les femmes ?
A lire également: Les femmes, ces fantômes du paysage audio-visuel
