Trente mâts dans le ciel lausannois pour charger les futurs e-bus

D’ici quelques années, la moitié de la flotte des TL sera constituée d’e-bus. (Crédit photo : tl)

D’ici à cinq ans, les rues de Lausanne ne devraient plus qu’entendre un doux glissement lors du passage d’un bus. Les TL comptent déployer de nouveaux modèles électriques afin de remplacer leurs homologues thermiques. Les passages au terminus seront mis à profit pour compléter la charge des batteries.

Rouler 100% électrique : voilà l’objectif visé par les Transports publics lausannois à l’horizon 2030. Une partie des lignes diesel seront remplacées par des trolleybus, mais 50% des véhicules deviendront des bus électriques, qui nécessiteront d’être rechargés en cours de journée.

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Pour choisir leur mode de recharge, les TL ont dû composer avec plusieurs contraintes: les bus sont sur les routes 20 heures sur 24 et pour maintenir une cadence élevée, les pauses au terminus restent courtes. Ces deux facteurs limitent le temps disponible pour la recharge, auxquels s’ajoutent la problématique du dénivelé lausannois, qui augmente les besoins énergétiques des véhicules.

Se brancher à chaque opportunité

Les TL comptent donc exploiter toutes les opportunités pour assurer la charge de leurs e-bus: ils se brancheront quelques minutes lors de leur arrêt au terminus via un pantographe, avant de compléter au dépôt durant leur pause nocturne.

Afin de garantir une desserte de qualité équivalente et offrir une flexibilité dans l’exploitation du réseau, les bus commandés ont été sélectionnés avec une autonomie répondant aux lignes les plus exigeantes. « Sur le reste du réseau, les batteries vont donc rester à des niveaux de charge relativement élevés au fil de la journée », note Christophe de Gaillande, responsable Système Route aux TL. Cette configuration sert un autre objectif de robustesse de l’exploitation: « Cela nous donne la possibilité de sauter une recharge lors du passage d’un terminus, par exemple pour un besoin de remise à l’horaire », ajoute le responsable.

Un tournus de bus ? Hors de prix

Mais la solution d’une recharge au terminus est aussi économique: sans branchement en cours de journée, toute la recharge devrait s’effectuer au dépôt. En conséquence, les TL devraient acquérir « 20 à 30% de véhicules supplémentaires », calcule Christophe de Gaillande. Il s’agirait d’étendre la flotte afin d’assurer un tournus entre les véhicules en cours d’exploitation et ceux en pause recharge durant la journée. Davantage de bus à acheter qui auraient aussi généré plus de travaux de maintenance, des dépôts à agrandir et finalement, « d’énormes frais supplémentaires », souligne Christophe de Gaillande.

Les TL prévoient donc l’installation d’une trentaine de mâts de recharge aux terminus de leurs lignes ces prochaines années. Une solution similaire a été retenue par les Transports publics genevois et fribourgeois.

Par Julien Tinner

Ce travail journalistique a été réalisé pour les cours « Atelier radio », dont l’enseignement est dispensé en collaboration avec le CFJM et la RTS, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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