La Suisse a beau être un petit pays qui ne possède pas de station spatiale, ses investissements dans le domaine se démarquent à l’échelle européenne. Tour d’horizon.
Fin 2019, le satellite CHEOPS est placé avec succès sur orbite. Ce télescope constitue le dernier exploit helvétique en matière d’avancée spatiale. Un exploit qui a offert une visibilité mondiale à la Suisse dans le domaine. Pourtant, elle n’en est pas à son coup d’essai. Dès la moitié du 20ème siècle, la Suisse occupe une place importante dans la recherche spatiale mondiale. En 1969 déjà, des technologies suisses embarquaient à bord d’Apollo XI en direction de la lune.
La Suisse se distingue en Europe
En matière d’investissement non plus, la Suisse n’a rien à envier à ses voisins. En effet, elle fait partie des plus grands contributeurs à l’Agence spatiale européenne (ESA). Cette organisation coordonne des projets spatiaux menés en commun par une vingtaine de pays européens qui contribuent chacun pour une somme totale proche de quatre milliards d’euros.
Avec 173 millions d’euros versés à l’ESA, la Suisse se place en 7ème position parmi les meilleurs contributeurs en 2021. Elle se mesure à des grandes puissances spatiales comme la France qui occupe la première place du classement. A noter que le siège de l’ESA se trouve à Paris et que le pays possède une base de lancement en Guyane d’où part la majorité des missions spatiales européennes.
Pourquoi investir dans le spatial ?
La Suisse est un petit pays qui ne possède pas de base spatiale, alors pourquoi tant investir dans ce domaine de recherche ? Les activités spatiales sont considérées comme un investissement stratégique. En effet, aujourd’hui nous dépendons toujours plus de technologies innovantes basées sur la recherche spatiale. En tant que membre de l’Agence spatiale européenne, la Suisse est censée bénéficier de ces innovations et prend part à de nombreux projets internationaux.
Grâce à cela, la Suisse peut se positionner en tant qu’actrice dans la recherche, la formation et l’industrie. Par exemple, c’est l’entreprise suisse RUAG qui fournit l’Agence spatiale européenne en coiffe pour fusées et satellites.
Pour Kamlesh Brocard, conseillère scientifique pour la division des affaires spatiales de la Confédération, la Suisse ne se démarque pas seulement par son porte-monnaie. Selon elle, les dépenses dans les activités spatiales nationales permettent d’être compétitif à l’échelle internationale. C’est ce qui aurait permis à des projets comme CHEOPS d’avoir un retentissement mondial.
Une compétitivité qui a un prix
Cette conquête de l’espace se traduit dans les investissements extérieurs de la Confédération. Chaque année, elle prévoit un budget pour la recherche et le développement en dehors de nos frontières. En 2019, il s’élevait à 8,4 milliards de francs. Parmi eux, 183 millions ont été investis par la Suisse directement dans les missions spatiales internationales.
Actuellement, 60 instruments suisses sont dans l’espace. Un rapport rédigé entre 2018 et 2020 fait état de 50 missions spatiales différentes auxquelles la Suisse a participé.