Sous-sols, toitures, terrains laissés à l’abandon… Chaque recoin de nos villes peut désormais être exploité pour y faire pousser fruits et légumes. L’agriculture urbaine s’adapte ainsi à l’architecture et met à profit chaque espace. Souvent présentée comme une solution aux enjeux écologiques de notre temps, la pratique a ses avantages et ses défauts.
D’ici à 2050, deux tiers de la population mondiale vivra en ville. L’agriculture urbaine propose de produire les aliments au plus proche des consommateurs. Parmi les nombreux avantages de cette pratique : l’exploitation de cycles courts, l’accessibilité à des produits frais et locaux, la réduction d’îlots de chaleur, etc.
Marine Villaret est architecte urbaniste mais aussi doctorante à l’EPFL. Elle travaille sur l’intégration de l’agriculture dans l’aménagement du territoire. Dans ce cadre, elle prône une mise en avant de la souveraineté alimentaire et la protection de la biodiversité.
Pour elle, l’agriculture urbaine représente de toute évidence une plus-value à intégrer dans la planification territoriale. Un outil d’action face à une urgence climatique de plus en plus pressante.
Elle regrette cependant une réalisation parfois précipitée et un certain effet de mode face à ce concept.
Une solution complémentaire
L’agriculture urbaine ne représente pas une solution unique. Elle ne remplacera vraisemblablement jamais totalement l’agriculture traditionnelle, réalisée par des professionnels sur des espaces plus étendus. Les conditions particulières de l’agriculture en ville permettent cependant d’approcher des populations parfois déconnectées des enjeux environnementaux liés à leur alimentation. Marine Villaret souligne l’importance de l’aspect social de ces projets.
Cette dimension humaine fait de l’agriculture urbaine un moyen d’action face à des problématiques qui vont au-delà de la simple alimentation. À travers le monde, de nombreux projets réintègrent la nature dans le quotidien des populations citadines.
Par Laura Morales Vega
Ce travail journalistique a été réalisé dans le cadre du Master en journalisme et communication (MAJ).
Crédit photo: Humus, association de permaculture et de jardins urbains établie à Neuchâtel.