Les fixeurs: contacts incontournables à l’étranger

Les journalistes qui travaillent sur un terrain dangereux à l’étranger ont recours à un fixeur. Ce contact leur est précieux non seulement pour accéder aux sources, mais surtout pour assurer leur sécurité.

Protéger sa vie quand on est reporter de guerre: c’est là que les fixeurs entrent en jeu. Le journalisme dans un environnement dangereux implique l’aide de personnes locales. Lors de la conférence « Mexique: le rôle des fixeurs » au Festival international du journalisme à Perugia, Alicia Fernandez et Vania Pigeonutt ont livré des témoignages sur leur expérience de fixeuses. Toutes deux sont également journalistes, comme beaucoup de leurs collègues.

Un petit rappel

« Au Mexique, le crime n’est pas uniquement dans les scènes de crime. »

Vania Pigeonutt, journaliste et fixeuse

Parmi tous les rôles que peut endosser un fixeur, Alicia Fernandez souligne que « la sécurité est le plus important, surtout dans une situation instable » comme il en existe dans sa ville, Ciudad Juarez. L’instabilité du Mexique n’est pas toujours claire pour les journalistes étrangers. Selon Vania Pigeonutt, fixeuse à Guerrero, les étrangers pensent que les villes sont calmes car les crimes sont invisibles. Pourtant, « au Mexique, le crime n’est pas uniquement dans les scènes de crime », ajoute-t-elle. Dans ces cas, la sécurité passe surtout par la parole afin d’expliquer la situation aux journalistes.

Alicia Fernandez se remémore une situation où le danger est apparu de manière imprévisible. Elle se trouvait dans un hôtel à Ciudad Juarez pour un podcast et un documentaire. À la fin d’une interview, l’équipe a entendu des tirs à l’extérieur du bâtiment. Une situation qui a généré la peur parmi les journalistes.

Alicia Fernandez raconte:

Pour la sécurité des journalistes, mais aussi la leur, Vania Pigeonutt et Alicia Fernandez posent des conditions aux journalistes avant de les emmener voir les sources, surtout lorsqu’il s’agit d’acteurs du trafic de drogue ou d’organisations criminelles. Il n’y a souvent qu’une seule occasion de faire une interview. Une deuxième chance est exclue, car un fixeur doit négocier avec la source afin d’avoir un échange en sécurité. Si la relation entre le fixeur et la source se détériore, journaliste et fixeur pourraient tous deux être en danger.

Par Sandrine Spycher

Crédit photo: © Sandrine Spycher

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Production de formats journalistiques innovants”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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