Cédric Gamelin est un réalisateur et producteur qui entend mettre la réalité virtuelle au service du journalisme. L’objectif: emmener le spectateur dans des lieux inaccessibles, comme le milieu carcéral.
Chaussez votre casque de réalité virtuelle et vos écouteurs et c’est parti: vous voilà au coeur d’une cellule de 9 mètres carré de la prison d’Etat du Maine, aux Etats-Unis. Kenny Moore, qui y a passé 5 ans en isolement total, est à côté de vous pour vous raconter son calvaire.
C’est le genre de travaux journalistiques que le jeune français réalise avec sa boîte de production Emblematic Group. Il a notamment collaboré à des travaux d’envergure diffusés ensuite par le New York Times, le Guardian et Al-Jazira.
Deux procédés technologiques permettent d’ancrer au maximum une production dans la réalité: la photogrammétrie et la vidéogrammétrie. L’idée: photographier un lieu (ou filmer une scène) en multipliant les angles de prise de vue. Dans l’exemple de la prison, cette technique permet non seulement de se balader à loisir dans la cellule, mais aussi de voir Kenny Moore racontant son histoire sous n’importe quel angle, comme s’il se trouvait juste à côté de nous.
J’ai eu besoin de plusieurs mois de recherches pour comprendre le confinement solitaire. Quand j’ai mis le casque, il m’a fallu cinq secondes. »
Pour le producteur, la réalité virtuelle va prendre une place de plus en plus importante dans le journalisme. Selon lui, elle constitue un nouveau mode de narration absolument génial. C’est aussi un moyen de saisir l’ampleur et la difficulté de certaines situations: « J’ai eu besoin de plusieurs mois de recherches pour comprendre le confinement solitaire. Quand j’ai mis le casque, il m’a fallu cinq secondes. »
Par Quentin Jeannerat et Valérie Manasterski