L’organisation indépendante Full Fact a développé l’outil « Live ». Il permet de diffuser des faits vérifiés de manière simultanée. L’objectif: tordre le cou aux fake news. Interview de Phoebe Arnold, en charge de la communication.
Phoebe Arnold, vous travaillez dans la communication pour Full Fact, pouvez-vous expliquer en quoi consiste cette organisation ?
Full Fact a été créée en 2010 et promeut la vérification d’informations. C’est une organisation basée au Royaume-Uni. Nous sommes indépendants, donc nous ne sommes rattachés à aucun média.
Pouvez-vous expliquer le fonctionnement de l’outil « Live », développé par Full Fact ?
Les journalistes s’occupent de vérifier les propos des politiciens en direct pendant les débats politiques par exemple. « Live » est un outil que nous utilisons aussi beaucoup en période d’élections. Il est aussi utilisé à l’interne, à savoir au sein des rédactions, pour faciliter le travail des journalistes. Notre souhait est qu’il puisse se développer dans d’autres rédactions et servir à tous.
Pendant la conférence, vous avez dit que « la qualité de la vérification d’information aidait les gens à prendre des décisions »… Pouvez-vous développer cela ?
Aujourd’hui, avec la multiplication des médias et avec l’arrivée des réseaux sociaux, il devient de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux. En politique notamment, il est très important que l’information transmise soit vérifiée et que les faits soient rétablis en cas d’émission de fausse information. On entend souvent parler d’audience passive, et bien c’est justement ce que nous voulons éviter. Avec « Live », nous n’essayons en aucun cas d’influencer les citoyens ni de les manipuler, mais de leur faciliter la tâche en vérifiant l’information pour eux. Nous leur proposons une base informationnelle concrète et correcte sur laquelle ils forgent leur propre opinion.
La qualité de la vérification de l’info aide les gens à prendre des décisions, en politique notamment
Qu’en est-il réellement de l’intérêt des citoyens pour cet outil. Les gens vous suivent-ils davantage en pleine époque des fake news ?
Oui, tout à fait. Mais le besoin indispensable de vérité a toujours existé. Jusque dans les années 1980, les médias ne se résumaient qu’à la presse écrite, la radio et la télévision. Mais, depuis quelques années, les médias ne cessent de se multiplier. Par conséquent, avec l’arrivée des réseaux sociaux, il y a de plus en plus de sources, donc forcément de plus en plus d’informations. Nous assistons aujourd’hui à un flux informationnel incessant. Paradoxalement, les gens plus où donner de la tête, ne sachant pas toujours qui croire. Cette prolifération d’informations rend tout plus complexe. Et le travail des journalistes se complexifie lui aussi. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour nous faire connaître et ainsi pouvoir être utile à davantage de médias.