Le festival Musique et Mystique propose à son public de s’ouvrir à l’altérité au travers de riches traditions sonores. Vendredi 18 octobre, c’est le collectif ‘Miras Silk Road’ qui a performé à Genève.
Du chant soufi aux résonances bouddhiques, en passant par la poésie hindoue, la diversité des traditions musicales est mise à l’honneur à Genève. Quinze représentations orientées vers de mystiques patrimoines musicaux ont été programmées du 7 octobre au 11 novembre à l’occasion du festival Musique et Mystique. Organisé par les ateliers d’ethnomusicologie de Genève (Adem), l’événement invite son public à s’ouvrir à de nouveaux horizons.
La mystique, un remède
Fabrice Contri, directeur des Adem, s’est passionné pour le lien entre mystique et musique au cours de ses nombreux voyages à travers le monde. C’est à la fois cette ferveur et le contexte actuel « tourmenté » qui l’ont encouragé à mettre en place ce festival. Comme une sorte de remède: « La mystique, c’est essayer de dépasser son cadre individuel, son égo, pour aller vers quelque chose de plus grand que soi. Ça dépasse les clivages. » Une solution pour lutter contre la pénurie de dialogue qui sévit actuellement, selon lui.
« La mystique, c’est sentir le parfum de la fleur. »
Fabrice Contri, directeur des Adem
Il se représente alors la musique comme une voie vers cette autre dimension plus proche de l’autre. Une idée difficile à expliquer, peut-être parce que la mystique n’est pas vraiment faite pour l’être. « Je pourrai écrire mille pages sur le parfum de la fleur, vous ne connaitriez quand même pas son odeur. Il suffirait de la cueillir et de la sentir. La mystique, c’est ça: c’est sentir le parfum de la fleur. »
De la musique et des histoires
Ce vendredi 18 octobre, c’est le collectif ‘Miras Silk Road’ qui a performé à l’AMR. Les artistes de ce groupe sont originaires des régions bordant la Route de la soie, nom donné aux routes commerciales qui reliaient autrefois l’Asie et l’Europe. Tous ont à cœur de faire découvrir l’héritage culturel qu’ils partagent. Au centre de leur registre musical, le patrimoine ouïgour occupe une place particulière.
Rahima Mahmut, chanteuse du groupe, a offert au public plusieurs compositions venues directement de sa ville natale, située dans la région ouïgoure qu’elle a dû quitter en exil. Chaque morceau a raconté une histoire: celle d’un émir tombé amoureux de la femme qu’il avait condamnée à mort, ou encore la simple évocation d’une fleur en train d’éclore…
Un spectacle qui transporte
Pour Bernard, venu assister au concert avec ses trois enfants, c’est ce qui fait tout le charme de la musique: « C’est quand il y a une histoire qui est racontée que l’on est transporté, quand elle véhicule quelque chose de plus grand. Amener mes enfants, c’est en quelque sorte les initier. » Après tout, l’initiation mystique n’a pas d’âge.