À Genève, la ligne de tram reliant Chantepoulet à Ferney a vu le jour en 1890, avant d’être abandonnée au profit de l’automobile. Symbole de l’essor, du déclin puis de la renaissance du réseau genevois, cette ligne s’apprête à revivre sous le nom de « tram des Nations ». Retour en images sur une histoire mouvementée qui en dit long sur les choix urbains de la ville.
À découvrir en vidéo : l’histoire de la ligne 7, symbole de l’essor, du déclin puis de la renaissance du réseau genevois.
En 1925, Genève possédait l’un des réseaux de tramway les plus modernes au monde. Plus de 120 kilomètres de rails – contre 55 km aujourd’hui – desservaient non seulement la région genevoise, mais aussi la France voisine. Une véritable toile transfrontalière qui témoignait de l’ambition d’une époque. La ligne 7, gérée par la CGTE (Compagnie genevoise des tramways électriques), ancêtre des actuels TPG, fonctionnait d’abord à la vapeur avant d’être électrifiée en 1902.
Les «Vingt Honteuses»: quand le bitume a vaincu le rail
L’avènement de l’automobile a sonné le glas du tramway genevois. Dans les années 30, le tram était perçu comme un obstacle à la circulation moderne. En 1937, malgré une pétition des habitants du Grand-Saconnex attachés à leur ligne, la compagnie annonçait l’abandon du tram au profit du bus.
Ironie de l’histoire : la Seconde Guerre mondiale et la pénurie de carburant ont offert un sursis temporaire au tram jusqu’en 1946. Puis vinrent les «Vingt Honteuses», ces deux décennies d’après-guerre où Genève a fait le choix du tout-automobile. Seule la ligne 12 a survécu à cette hécatombe ferroviaire.
2028 : le retour du tram au Grand-Saconnex
Aujourd’hui, la boucle se boucle. La future ligne 13 reliera à nouveau Genève à Ferney-Voltaire dès 2028, reprenant le tracé de l’ancienne ligne 7. Le tram repassera par le Grand-Saconnex. Un symbole fort de la renaissance du transport durable face aux défis environnementaux contemporains.