PEN AMERICA et sa directrice Viktorya Vilk conseillent les femmes journalistes, cibles fréquentes des agresseurs sur la toile.
Harcèlement misogyne, abus, vol de données, menaces: les violences en ligne pleuvent et touchent 73% des femmes journalistes, d’après une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. En Amérique, ce chiffre atteint les 37% en 2020, selon cette même étude. L’organisation non gouvernementale PEN AMERICA aide concrètement les médias et en particulier les femmes à se préparer contre de telles attaques sur Internet.
Pour la directrice ukraino-américaine de PEN AMERICA, Viktorya Vilk, les femmes journalistes constituent une cible idéale pour les détracteurs. Interrogée à Perugia après une conférence au festival international du journalisme, elle explique: « Les journalistes d’aujourd’hui sont supposés avoir une grande présence en ligne. Ils sont susceptibles d’être attaqués parce qu’ils défient les autres pouvoirs. Si en plus, ce sont des femmes, le risque est augmenté. »
Like clockwork, the bat signal has been sent up for online trolls who flood the Twitter feeds of assault survivors.
They heap threats and abuse on our accounts, calling us “nut cases” and “loons” and telling us we should be in jail for daring to speak about our assaults. 1/x pic.twitter.com/vGPDP5raVG
— Felicia Sonmez (@feliciasonmez) March 26, 2022
D’après l’étude de l’UNESCO sur laquelle s’est focalisée Viktorya Vilk, les attaques en ligne sur les femmes journalistes engendrent dans 26% des cas des dépressions.
PEN AMERICA défend notamment la liberté d’expression de la presse. L’ONG estime qu’il est difficile de prévenir les violences en ligne, mais les femmes peuvent s’y préparer. A partir du moment où une femme journaliste se sent en insécurité, elle doit rendre la tâche difficile aux agresseurs. La directrice Viktorya Vilk propose des méthodes concrètes pour y parvenir.
Si les violences en ligne possèdent un caractère virtuel, elles sont pour Viktorya Vilk « comme un miroir de la violence connue dans le monde réel. » Internet et la viralité de ses contenus amplifient les phénomènes de violences déjà connus depuis de nombreuses années. Selon la directrice, c’est l’occasion pour PEN AMERICA de prendre les violences en ligne au sérieux en réagissant rapidement.
Par Thomas Christen
Crédit photo : Thomas Lefebvre / Unsplash
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Production de formats journalistiques innovants », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.