Comment rire du coronavirus?

Thomas Wiesel masqué pendant le coronavirus.
Thomas Wiesel doit être masqué dans les loges avant le spectacle. (©EMILIEN VERDON).

Un triste silence a pris fin à l’Espace culturel des Terreaux. Début octobre, à l’occasion du spectacle « Ça va. » de Thomas Wiesel, la salle lausannoise a retrouvé les rires et applaudissements. L’humoriste se livre sur les chamboulements qu’ont amenés le semi-confinement.

“On avait très peur que le masque empêche les rires mais ce n’est pas le cas”. Thomas Wiesel est soulagé. Ses spectacles se déroulent sans accroc malgré les contraintes sanitaires. Après plus de six mois de pause forcée, le Vaudois peut enfin remonter sur scène.

Une inspiration débordante

Durant le semi-confinement, l’artiste n’a cependant pas chômé. Il tente un défi de taille : divertir ses fans sur les réseaux sociaux. Lorsqu’il rencontre Alain Berset cet été, le conseiller fédéral est impressionné par la quantité de blagues. En chiffres:

  • Plus de 150’000 personnes suivent Thomas Wiesel sur Facebook.
  • L’une de ses vidéos les plus regardées en lien avec le coronavirus a été vue plus de 400’000 fois.
  • L’humoriste estime qu’il a écrit l’équivalent de 4 heures de spectacles sur la pandémie.

Le Conseil fédéral, une mine d’or à blagues

Thomas Wiesel s’est accordé un malin plaisir à s’inspirer des conférences de presse du gouvernement.

“J’essaie de trouver la perle rare qui cristallise l’attention. Pour une fois, il y avait un peu de substance chez nos politiciens. Ils avaient des traits que l’on pouvait caricaturer. En temps normal, c’est lisse et difficile”. Thomas Wiesel, humoriste.

La phrase d’Alain Berset “aussi rapide que possible, mais aussi lentement que nécessaire” ne l’a bien sûr pas laissé indifférent.  “C’était très suisse et emblématique”, analyse le Vaudois. Rapidement, l’humoriste multiplie le nombre de montages photos sous-titrées avec la déclaration du ministre de la santé.

Rire d’un sujet sensible n’est pas simple

Des familles ont perdu des proches. Blaguer sur le coronavirus peut donc être mal perçu. La mission s’annonçait d’autant plus ardue sur les réseaux sociaux.

“C’est du one shot. Il n’est pas possible de se corriger d’une fois à l’autre”. Thomas Wiesel, humoriste.

Pour éviter d’heurter les sensibilités, Thomas Wiesel a sa stratégie:

Les critiques ont pourtant fleuri cet été. Une vidéo d’un de ses sketchs sur les anti-masques a créé de vives réactions. Selon l’humoriste, elle s’est très vite propagée dans le cercle des complotistes et les personnes frustrées de porter un masque sont venues l’insulter. Il regrette qu’on lui ait reproché des propos qui étaient éloignés de ce qu’il disait.

 

 

Un bilan positif et projeté vers l’avenir

Aujourd’hui, un sentiment de satisfaction anime Thomas Wiesel. Il a réussi à se renouveler dans ses blagues. L’humour a aussi été un bouclier contre le virus.

La situation a permis à l’artiste de gagner des abonnés sur ses réseaux sociaux. “Ces nouvelles personnes viendront peut-être me voir sur scène” ajoute-t-il en guise de conclusion. La tournée du spectacle « Ça va. » s’achèvera en mai 2021.

Par Emilien Verdon

Crédit photos : Emilien Verdon

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « écritures informationnelles », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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