La passion pour les cloches traverse les générations

Christian, collectionneur de cloches posant devant son stand aux sonnailles de Romainmôtier (Crédits : Lea Maurer)

Le tintement des cloches a résonné dans tout le canton de Vaud du 18 au 20 octobre dernier, marquant l’événement annuel des sonnailles à Romainmôtier.

Un amour qui sonne vrai: lors de la 25ème édition des sonnailles, les visiteurs et les passionnés de cloches, surnommés les « clochards », ont pu profiter de la bourse aux sonnailles et de ses stands offrant des produits du terroir. L’art de collectionner les cloches de vaches semble se transmettre de génération en génération et arrive même à attirer les plus jeunes.

Bourse aux sonnailles de Romainmôtier. (Photo: Lea Maurer)

Un partage émouvant

Ce rassemblement met en lumière l’héritage des coutumes rurales suisses et à quel point leur transmission est importante pour certains. Olivier Grandjean, organisateur de l’évènement depuis 1998, nous confie: « En vous promenant dans la foire, vous croiserez un paquet de jeunes. Ils sont intéressés à acheter des cloches. C’est peut-être une forme de nostalgie, une envie de retour aux sources qui les poussent à s’y intéresser. »

Rudy, son petit-fils de 10 ans, curieux de voir son grand-père parler devant une caméra, propose de se joindre à l’interview: « J’aime bien le son des cloches. En plus, ça fait une belle décoration. » Son grand-père, ému et les larmes aux yeux, ajoute en regardant son petit-fils: « C’est dur de gérer ses émotions! »

Olivier Grandjean son petit-fils Rudy. (Photo: Lea Maurer)

Une passion en constante évolution

Cet intérêt pour les cloches, qui anime les esprits depuis longtemps, semble se réinventer pour correspondre à son temps. Sur les réseaux sociaux, on retrouve sous une forme différente l’expression de cette passion:

Croy-Romainmôtier. Canton de Vaud. Les Sonnailles. Foire d'automne, bourse aux sonnailles. Désalpe avec le passage de deux troupeaux. Bon week-end à tous.

Publiée par Sylvie Ray-Gritti sur Samedi 19 octobre 2024

Gilbert Painblanc, collectionneur de 44 ans, affirme: « Je suis beaucoup sur les réseaux sociaux et la majorité de ceux qui me suivent sont des jeunes qui s’intéressent aux cloches. De jeunes agriculteurs veulent de nouvelles sonnailles pour leurs bêtes et d’autres s’intéressent surtout aux cloches anciennes. De ce que je vois, la passion se transmet. »

Retour vers Olivier. Remis de l’émoi vécu avec son petit-fils, il confirme: « C’est la transmission d’une histoire, du patrimoine et de l’agriculture. C’est porteur de souvenir et, d’une certaine façon, de la « suissitude ». Par là, j’entends cet ensemble de traditions formant un pays. Pour moi, la cloche représente son symbole. »

Ce rendez-vous annuel invite donc les plus jeunes générations à observer, découvrir et même commencer à collectionner !

Premier achat de cloche pour Sophia, 8 ans. (Photo: Lea Maurer)
Par Lea Maurer
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « écritures informationnelles », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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