Wallace Cleaver, « le campagnard avec des goûts de luxe »

Le rappeur Wallace Cleaver connaît une année 2024 réussie.
Le rappeur Wallace Cleaver connaît une année 2024 réussie. (Photo: Dario Holz)

Avec son dernier album merci, le rappeur de 26 ans confirme son statut de talent montant. Retour sur un parcours aussi sombre qu’illuminé, de son village du Loir-et-Cher à l’Olympia.

Wallace Cleaver, de son vrai nom Léo Gond, a confirmé les attentes de son public dans son nouvel album merci, qu’il défendra sur la scène de L’Usine à Genève le 7 février prochain. Récit d’un adolescent mélancolique de province, ce projet nous laisse entrevoir le quotidien d’un garçon écorché-vif. Wallace nous livre ses souffrances: une maison familiale déchirée par les querelles parentales, le décès tragique de son grand frère et ses relations amoureuses déchues.

« Un campagnard avec des goûts de luxe »

Originaire de Saint-Laurent-Nouan, un village de 4’000 habitants, Léo Gond dépeint dans ses titres cette campagne qu’il adore autant qu’il déteste. Dans le court-métrage annonçant son album, le Loir-et-Chérien se balade petit avec son frère aîné aujourd’hui disparu. Sa musique aux sonorités urbaines fusionne avec le calme idyllique d’un étang et des champs à perte de vue. Wallace Cleaver a toujours entretenu une relation particulière avec cet environnement naturel comme il l’écrit dans le titre Le bus: « Ici pas de psy par un humain donc on s’assoit contre un arbre on ferme les yeux on parle aux fantômes ».

Le court-métrage autour de l’album a été réalisé par le collectif SangFroid.

Une plume sensible

Qualifié de « pistolero du micro » par le journaliste musical Benoît Carretier (Libération), Wallace Cleaver vise juste à chaque phrase. Autant à l’aise sur des refrains chantonnés que sur des couplets rappés, il ne cesse de surprendre avec une écriture aussi fragile que mature. « Les yeux avouent toujours toutes les plus belles choses qu’on ne dit pas », résonne dans le refrain de la chanson SLN vie. Une simplicité et une sincérité qui séduisent le public et qui l’emmèneront jusqu’à la scène prestigieuse de l’Olympia à Paris qui affichait « sold out » le 13 septembre dernier. Un succès qui ne lui monte pas à la tête pour autant, comme il le précise lors de son passage chez COLORS: « J’ai pas changé, j’suis à BLO (Blois) et j’prends toujours le bus ».

Par Arsène Passamani
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « écritures informationnelles », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

Derniers articles de Culture