Rencontre au sommet avec les gypaètes

Juan Manuel Martinez Soriano, vice-président de l’association le Rougegorge, scrute patiemment le ciel avant d’apercevoir quatre aigles royaux / AG

En l’honneur de la journée internationale d’observation du gypaète barbu, célèbre vautour des Alpes, une observation ouverte au public était organisée le 14 octobre dernier par l’association le Rougegorge. Portrait de trois ornithologues amateurs venus scruter le ciel de la station d’Anzère en Valais.

Sur le pas des télécabines de la station d’Anzère, Juan Manuel Martinez Soriano, pédiatre à Sion, dévoile sa longue vue de professionnel. Tandis que Martine Maréchal, discrète retraitée de la commune d’Arbaz, est venue sans jumelles. Quelques mètres plus loin, Nicolas Brinkmann, 11 ans, explique à sa maman comment reconnaître le gypaète. Tous sont venus à l’occasion de la journée internationale d’observation du gypaète barbu, dans l’espoir de le croiser.

Collectionneurs d’oiseaux

Être un amoureux de la nature, c’est réussir à l’immortaliser. Nicolas est venu avec son appareil photo, un indispensable pour agrandir sa collection de clichés d’oiseaux. Il nous explique sa passion pour l’ornithologie :

Malgré la pluie, Nicolas est resté observer le ciel toute la journée.

J’ai toujours mon appareil photo avec moi parce que je suis quasi certain qu’à chaque fois que je fais une balade, je vois quelque chose.

Nicolas Brinkmann

Alors que certains cherchent encore le gypaète, lui l’avait déjà vu avant la journée internationale d’observation du 14 octobre.

Martine Maréchal collectionne aussi les photos d’oiseaux dans des classeurs qu’elle dit garder pour elle. Une façon de cultiver sa créativité, nous confie-t-elle. Sa dernière œuvre ? Un tableau de martin pêcheur, son oiseau préféré. Elle nous raconte :

Martine Maréchal est retraitée depuis deux ans, l’occasion de profiter davantage de la nature.

« Un exercice de jonglage »

Au seul poste d’observation de gypaète barbu de Suisse romande ouvert au public, c’est Juan Manuel Martinez qui supervisait l’événement. Pédiatre la semaine et vice-président de l’association le Rougegorge le week-end, il mène une double vie bien remplie. S’il ne rêve pas de gypaète à son bureau en se languissant des excursions à venir, il arrive quand même que ses patients viennent à son cabinet avec des photos d’oiseaux, lui demandant de quelle espèce il s’agit.

Mes patients me font des dessins de martinets.

Juan Manuel Martinez Sorinao

« Un exercice de jonglage assez intéressant » ajoute Juan, fier de continuer à cultiver sa passion pour les oiseaux malgré un emploi du temps chargé :

Quand on aime, on trouve le temps, nous dit Juan.

Même pour Nicolas, il est difficile de trouver du temps à la hauteur de son engagement « Avec mes deux passions, le foot et puis l’ornithologie, c’est parfois compliqué, parce que la plupart des sorties sont pendant les week-ends », dit-il d’un ton sérieux, avant d’arborer un large sourire aux lèvres pendant qu’il nous raconte son planning.

C’est à 10 heures qu’est passé le seul gypaète du poste d’observation d’Anzère. Jusqu’à la fin de l’événement, les yeux rivés vers le ciel, chacun et chacune a donc pu continuer d’exprimer son amour pour la nature. À sa manière.

Par Anne Gallienne
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « écritures informationnelles », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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