Excursion mycologique à Neuchâtel: «connaître» les champignons et la nature pour «mieux agir»

Yves Delamadeleine (en rouge), mycologue et président de la SMNE, présente un champignon sous les regards attentifs des participants. Photo: Jérémie Koch.

La Société de mycologie de Neuchâtel et environs (SMNE) a organisé une cueillette ce dimanche 19 octobre aux alentours du Jardin botanique de Neuchâtel. Les guides ont commenté les espèces ramassées et rappelé les bonnes pratiques à adopter lors des sorties en forêt.

La fraîcheur d’un dimanche automnal n’a pas découragé la quarantaine de curieux venus dès 8h30 participer à l’excursion organisée par la Société de mycologie de Neuchâtel et environs (SMNE). Munis de leurs paniers en osier, ils ont mis le cap vers la Roche de l’Ermitage, perchée au-dessus du Jardin botanique de Neuchâtel.

Yves Delamadeleine, mycologue et président de la SMNE, en a profité pour caractériser le biotope de la forêt de Neuchâtel, dont le sol et les arbres conviennent à certaines espèces de champignons.

Yves Delamadeleine (en rouge) donne les caractéristiques de la forêt de Neuchâtel. Photo: Jérémie Koch.

 

Les participants se sont ensuite scindés en deux groupes menés par Yves Delamadeleine et Gaëlle Monnat, contrôleuse à l’Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons (VAPKO) et secrétaire de la SMNE.

En 13 ans, je n’ai jamais eu affaire à un cas d’intoxication. Les accidents surviennent lors de cueillettes non-contrôlées.

Gaëlle Monnat, contrôleuse des champignons à la VAPKO

Pendant près d’une heure, les apprentis cueilleurs ont rempli leurs paniers et profité de l’expertise de leurs guides. Parmi les plus jeunes, certains si connaissaient bien.    

«Je vais souvent aux champignons en France avec mon papa et ma mamie. On trouve des chanterelles et on en ramène beaucoup», raconte Gwenhaël, 9 ans, venu avec ses parents. «Moi, j’adore manger la morille et la truffe», poursuit-il, fin gourmet.

Contrôle indispensable

A côté de la consommation des champignons, la récolte représente un autre enjeu. «Les connaissances permettent de mieux agir. En plus de permettre aux participants de repartir avec une cueillette comestible, nous les sensibilisons aux espèces de champignons protégées ainsi qu’à l’importance de préserver la forêt», glisse Gaëlle Monnat.

Pour ne prendre aucun risque, contrôler sa cueillette reste une garantie. «En 13 ans, je n’ai jamais eu affaire à un cas d’intoxication. Les accidents surviennent lors de cueillettes non-contrôlées», assure-t-elle.

 

Vers 11h, les visiteurs ont entamé le chemin du retour vers le Jardin botanique. Les membres de la SMNE y ont étiqueté, exposé et commenté les différentes espèces récoltées durant la matinée. Une immersion dans la complexité du monde mycologique qui n’a pas manqué de faire réagir les participants.

«Impressionnés»

«Je ne savais pas qu’il existait des champignons vénéneux», confie Gwenhaël. La curiosité des adultes s’est aussi manifestée: «Cela nous intriguait», glisse Luana, venue avec Thomas, son compagnon. «Même si nous allons très rarement aux champignons, nous voulions en savoir plus. Nous sommes impressionnés par la similarité entre certaines espèces comestibles et non-comestibles», reconnaît-elle.

Et pour cause, certains spécimens se présentent à l’oeil nu comme de parfaits sosies. L’éclairage des professionnels devient alors indispensable pour éviter les confusions avec des champignons vénéneux, ou même mortels.

 

Du mois d’août au mois d’octobre, la SMNE organise des contrôles gratuits partout dans le canton. En ce qui concerne les permanences à Neuchâtel, la dernière de la saison a lieu le dimanche 26 octobre au Jardin botanique de Neuchâtel entre 16h à 17h. Hors saison, une liste des contrôleuses et contrôleurs disponibles proches de chez soi est consultable. Plus d’informations sur le site internet de la SMNE.

Par Jérémie Koch

Cet article est réalisé dans le cadre du cours « Techniques rédactionnelles et écritures journalistiques », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM), de l’Université de Neuchâtel. 

Derniers articles de Multimédia