Locomotives du championnat, les joueuses du Servette FC Chênois attaquent les play-off le 27 avril 2024. En 2022, puis en 2023, elles ont trébuché sur la dernière marche: la finale.
Il y a des histoires qui ressemblent à des malédictions. Le parcours en play-off des joueuses du Servette FC Chênois pourrait en faire partie: les Grenat “au féminin” se sont inclinés deux années d’affilée contre le FC Zurich, après des saisons pourtant exemplaires.
Première défaite en 2022 aux penalty (2-2 ; 5-4 tab) et deuxième en 2023 sur un score plus net par (3-0). «Après cet échec, il y a eu une grosse remise en question, notamment de la part de la direction du club, parce que l’équipe n’avait pas joué à son meilleur niveau et semblait peut-être plus fatiguée», explique Sandy Maendly, ancienne joueuse de Servette et actuelle directrice sportive.
Les Servettiennes tenteront de briser le sortilège afin de remporter le championnat dès le samedi 27 avril contre le FC Aarau. À la clé, l’espoir aussi d’accéder à la Ligue de Championnes, car seules les tenantes du titre suisse pourront participer aux qualifications. Comment comptent-elles s’y prendre?
Nouvel entraîneur comme atout
L’une des solutions tactiques trouvées après la défaite de 2023 a été le recrutement d’un nouvel entraîneur en la personne de José Barcala. «Impossible de savoir comment les choses vont se passer durant les play-off», affirme l’Espagnol. «Ce qui est sous notre contrôle, c’est de tout faire pour nous transformer en une équipe qui mérite de gagner et d’y travailler au jour le jour afin de bien gérer la pression», poursuit-il.
L’arrivée du nouveau coach est porteuse d’espoir au sein du collectif, comme en témoigne Monica Mendes, capitaine du Servette FCCF: «Depuis que nous avons appliqué les nouvelles consignes de Barcala, nous ressentons qu’une nouvelle dynamique s’est installée. Et les résultats sont au rendez-vous.»
Un bilan de saison positif, c’est déjà un pas de plus vers la réussite. Mais des affrontements décisifs comme les play-off demandent une préparation physique et mentale irréprochables, avec notamment un juste équilibre entre vie professionnelle et privée, rapporte la footballeuse portugaise. «Il est important d’avoir des moments de détente avec les filles pour accroître la solidarité hors du terrain. Celle-ci se reflétera ensuite durant le jeu. Il faut aussi se retrouver avec soi pour profiter de faire des choses qu’on aime, comme voir sa famille par exemple».
Des nouvelles joueuses et un nouveau départ
Une raison supplémentaire de croire en leur bonne étoile: les départs et arrivées des joueuses au début de cette saison 2023/2024 ont apporté du sang neuf, de nouveaux espoirs d’atteindre les objectifs du club. «Il y a forcément une pression en plus à cause des deux dernières défaites, même si en réalité plusieurs filles ont débarqué cette année et ne les ont pas vécues. Ce turn-over entre joueuses et staff fait qu’il n’y a pas d’esprit de malédiction qui plane sur cette finale», confie Sandy Maendly. À voir de quelle manière les Servettiennes chasseront le mauvais sort sur la pelouse, dès le 27 avril.
Par Olivia Schmidely, Catherine Rüttimann & Yann Girard
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Pratiques journalistiques thématiques » dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel. Une version de cet article a été publiée le 26 avril 2024 sur le 20 Minutes web.
