Les femmes, ces fantômes du paysage audio-visuel

La gent féminine compte parmi les abonnés absents des médias. Que ce soit au sein des rédactions ou dans les contenus médiatiques, cet univers reste essentiellement dominé par les voix d’hommes blancs hétérosexuels. Mais des initiatives émergent pour inverser la tendance et aller vers plus de diversité.

En janvier 2019, le baromètre annuel de la diversité du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) jugeait que les télévisions françaises « ne traduisaient pas suffisamment bien la réalité sociologique du pays. »

Son bilan est effarant : ce sont plus de 83% des personnes « perçues comme blanches » qui occupent la scène médiatique.

« La tragédie des 30% »

Un constat similaire pour les femmes. Marlène Coulomb-Gully, spécialiste de la question de la représentation du genre dans les médias, évoquait dans l’Obs la « tragédie des 30% ».

« Qu’il s’agisse des personnes mentionnées, prises en photos ou des expertes, les médias dépassent rarement la barre des 30% de présence féminine. Et les sites internet ne sont pas, comme on pourrait le croire, plus avancés sur cette question. » Marlène Coulomb-Gully, spécialiste de la question de la représentation du genre dans les médias.

La représentativité au sein des médias n’est pas une chose facile. D’après la Commission de la carte de presse, seulement 98 femmes contre 372 hommes occupent une fonction hiérarchique. Concernant les cartes de presse distribuées, la proportion féminine se chiffre à 47%.

Pour plus de diversité

Mais certaines initiatives émergent pour renforcer la diversité.

En Suisse, Le Temps a, par exemple, créé en 2017 une liste de données en ligne d’expertes féminines que le journal met régulièrement à jour. Cheffes d’entreprise, sociologues, politiciennes, elles sont actuellement plus de 200 à être recensées. L’objectif est de renforcer leur présence dans les médias.

Il y a encore DécadréE qui est l’un des pionniers du journalisme inclusif en Suisse romande. Composé de bénévoles, ce web-journal a pour but de balayer les stéréotypes et de représenter équitablement les femmes et les minorités dans les médias. Son association forme, par ailleurs, les rédactions à l’écriture inclusive et au traitement des violences sexistes.

La diversité pour un journalisme de qualité?

La diversité est justement un thème qui figure à l’agenda du Festival international du journalisme de Perugia. Nous retrouverons vendredi matin un panel de journalistes issues de Hostwriter. Ce média créé en 2013 adopte un journalisme collaboratif qui dépasse les frontières nationales.

Le but : obtenir des informations de qualité afin de « dépasser les biais et préjugés nationaux . » Lors de la conférence « How diversity can save quality journalism », quatre femmes journalistes vont s’exprimer sur les actions menées pour converger vers un journalisme plus inclusif.

Crédits photo mise en avant: Pixabay

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