Ella Charrère

C’est sûr que pour quelqu’un qui fait des études dans ce milieu, c’est étrange à dire. Surtout qu’on en croise tous les jours, des gens qui ont la chance de pouvoir dire : « depuis que j’ai cinq ans, je rêve de faire ce métier ». Et ils ont raison – tant mieux pour eux, ils ont trouvé leur voie plus vite que moi. Personnellement, quand j’étais petite, je voulais être bénévole. Au delà du fait que j’aurais eu un peu du mal à en vivre, le lien avec le journalisme n’est pas hyper évident. Mais est-ce que l’essence même des deux métiers, ce n’est pas d’agir pour la communauté ? J’avoue que le parallèle est un peu tiré par les cheveux, mais on fait avec ce qu’on a. Après, j’ai voulu faire de la pâtisserie. Mais à l’école obligatoire, quand on a des bonnes notes, on nous pousse vers le lycée (malheureusement). Et aux dernières nouvelles, une maturité gymnasiale en pâtisserie, ça n’existe pas. Alors je me suis lancée dans la philosophie, puis j’ai enchainé avec de la linguistique et des sciences de l’information et de la communication à l’Université. Et puis, un jour, il est enfin venu le moment de me poser la question : qu’est-ce que je veux faire ? Et je crois que, pour la première fois de ma vie, je me suis écoutée et j’ai choisi de faire ce qui me plaisait vraiment : le journalisme.

Aujourd’hui, je vois que tout ce parcours et ces envies différentes font partie de ce qui m’anime dans ce métier : la réflexion de la philosophe, la précision de la linguiste, la créativité de la pâtissière et finalement l’envie d’aider de la bénévole. Je n’ai peut-être pas toujours voulu être journaliste, mais j’ai toujours voulu comprendre, raconter et partager.