L’ATE et ses alliés s’opposent à l’élargissement des autoroutes

Maxime Auchlin (les Vert’libéraux) explique avec des entonnoirs qu'élargir les autoroutes n'empêchera pas les bouchons à la sortie. (Photo: Kera Déruaz)

L’Association transports et environnement (ATE), plusieurs groupes écologistes dont Greenpeace et une partie de la gauche s’allient contre le projet d’aménagement des routes nationales. La coalition invite à changer les habitudes et investir dans les transports en commun, plutôt que dans la voiture.

«Alors qu’aucun pays n’atteint ses objectifs climatiques, élargir les autoroutes est indécent», déclare Marc Fatton, membre du comité de l’ATE Neuchâtel. «Il s’agit d’une politique qui va à contre-courant des défis de notre génération», ajoute Zoé Nater, co-présidente de la Jeunesse socialiste neuchâteloise.

Durant sa conférence du 25 octobre à Neuchâtel, l’alliance s’est opposée à l’arrêté fédéral sur les routes nationales soumis au vote en novembre. Selon elle, investir dans les autoroutes et promouvoir l’usage de la voiture est «incompatible avec l’enjeu climatique actuel».

Une coalition d’envergure

L’alliance neuchâteloise regroupe plusieurs groupes d’intérêts et partis politiques, parmi lesquels l’ATE, Greenpeace, Uniterre, solidaritéS, la Jeunesse socialiste neuchâteloise, les Vert.e.s, les Vert’libéraux et le POP.

Selon les partis favorables à l’arrêté fédéral — l’UDC, le PLR et Le Centre en tête — les avantages du projet sont multiples. Réduire les bouchons, soulager les routes de campagne et stimuler la croissance sont leurs principaux chevaux de bataille.

«Élargir les autoroutes ne résoudra pas le problème des embouteillages», répond Maxime Auchlin, président des Vert’libéraux neuchâtelois. Montrant deux entonnoirs de taille différente, il explique qu’ajouter une troisième voie augmentera certes la capacité des autoroutes — symbolisé par le passage à un entonnoir plus grand — mais que les sorties d’autoroute resteront d’étroits goulets d’étranglement propices aux bouchons.

Utiliser FORTA autrement

Le Fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA) est alimenté par les automobilistes via diverses taxes. Si l’arrêté fédéral était accepté en novembre, ce fonds financerait les 4,9 milliards de francs nécessaires aux travaux autoroutiers.

Les porte-parole de la coalition ont critiqué ce choix. Selon eux, cet argent devrait plutôt être investi dans les transports publics. «Développer davantage le bus ou le train soulagerait le trafic d’agglomération. Financer ces projets est dans l’ADN de FORTA», justifie l’alliance neuchâteloise.

Une autre voie

Selon Mila Meury, du mouvement solidaritéS et membre du Conseil général de la ville de Neuchâtel, «faire évoluer les usages peut se faire rapidement». Elle prend pour exemple les transports publics gratuits à Montpellier, en France. «Baisser le prix des abonnements et des tickets promeut les transports publics, en plus de favoriser le lien social et les conditions de vie des plus modestes. Moins de voitures, c’est moins de pollution, moins de nuisances et éviter dix ans de travaux», conclut-elle.

Kera Déruaz
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Atelier presse I », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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