Faire du journalisme collaboratif via les réseaux sociaux : c’est le pari de Yusuf Omar, fondateur de Hashtagourstories. Filtres snapchat et réalité virtuelle lui permettent de renouveler les codes de la narration.
Une mèche rebelle blonde, des lunettes connectées de Snapchat vertes fluorescentes, une caméra 360° à la main, Yusuf Omar a des idées très claires sur le journalisme du 21ème siècle. Sur ses comptes Snapchat et Instagram, il détourne filtres et outils au service d’un journalisme « de solutions ». « D’un côté le journalisme traditionnel doit se renouveler, mais de l’autre on a encore besoin de journalistes qui vérifient les informations », concède-t-il.
Pour cet accro des réseaux sociaux, la « modernisation » du journalisme passe par la collaboration entre journalistes et citoyens. C’est vers des plateformes comme Snapchat et Instragam que le jeune journaliste, originaire d’Afrique du Sud, a décidé de se tourner quand il a quitté son travail de correspondant pour CNN. « J’ai réalisé en étant correspondant qu’il fallait former les autochtones au journalisme mobile pour qu’ils puissent raconter leur propre histoire. »
En 2010, il créée l’entreprise Hashtagourstories, basée en Afrique du Sud. L’objectif : faire du journalisme collaboratif et viral. Un réseau de citoyens jouent le rôle de correspondants dans 27 pays et racontent leurs histoires via leur téléphone. « Le but est d’avoir une multitude de points de vue. Si un attentat arrivait à l’instant à Perugia, à qui feriez-vous le plus confiance aux gens qui filment sur le moment sur leurs compte privés ou aux correspondants et aux journalistes qui accourent de pays étrangers? ».