La Trace : c’est quoi, le temps qui passe ?

Dans une photo poussiéreuse, dans les crevasses d’une table ou celles d’un visage, dans un vieux lit en bois : la solitude. Elle ne prend jamais la même forme, mais toujours, elle laisse une trace. À travers deux capsules documentaires, nous avons tenté d’en saisir les traits.

Nous sommes en mai 2023, à Genève. Deux appartements. Deux vieilles dames. L’une s’appelle Jeanne. Elle a 96 ans, et s’apprête à quitter son appartement pour un immeuble protégé. L’autre se prénomme Jacqueline. Elle a 92 ans, et a déjà franchi le pas cinq ans auparavant. Toutes deux partagent un point commun: elles ont habité seule, plusieurs années, avant de laisser derrière elles leur logement. Dans ces immeubles protégés, les activités et les rires viennent couvrir le bruit du silence. Le but: vivre mieux, et moins seul.

Mais quand on quitte l’endroit qu’on a habité depuis 40 ans, que reste-t-il de notre passage? Qu’est-ce qu’on laisse derrière soi, derrière la tapisserie jaunie, dans les crevasses du carrelage? Ça ressemble à quoi, la marque du temps qui passe? La solitude se cache-t-elle vraiment là où on croit?

Pour tenter d’en saisir l’empreinte, nous sommes partis à la rencontre de Jeanne et de Jacqueline, de leur passé comme de leur présent. Parce que parler de la solitude des aînés, c’est aussi mieux affronter la nôtre.

Jeanne Mercier : « À 96 ans, faut quand même faire le compte à rebours »

Jacqueline Gay : « J’ai horreur de la solitude »

Par Amélie Gyger, Joanne Habegger & Iñaki Dünner

Rencontres avec des personnes âgées dans les Immeubles protégés (IEPA) de l’IMAD à Genève.

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Narrations et storytelling » dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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