La Bénichon ne semble pas connaître les aléas du temps. De nombreux jeunes y participent encore, notamment à Châtel-Saint-Denis. Reportage dans le village en fête ce week-end.
« Tu mets la chemise Edelweiss, le bredzon et le dzaquillon le dimanche. Tu es tout le temps dans ce mood des traditions. » Pour Amélie Genoud, présidente de l’Union des Sociétés locales de Châtel-Saint-Denis, il n’y a pas de doute : les jeunes n’ont pas abandonné cette fête qui célèbre la fin des moissons.
« Dans le mood«
Des plus petits aux plus grands – les écoles, les clubs de lutte et de gym en passant par la fanfare – tout le village se met au diapason le temps d’un week-end. Ce vent de fraîcheur souffle également sur le comité d’organisation avec à sa tête, Amélie Genoud. La Châteloise pure souche préside depuis dix ans l’Union des Sociétés locales :
Depuis toute jeune, je me suis sentie proche des traditions, de la Bénichon.
Amélie Genoud, présidente de l’Union des Sociétés locales de Châtel-Saint-Denis
A Châtel-Saint-Denis, personne ne sait vraiment quand a eu lieu la première Bénichon dans le village. Si les documents n’offrent pas de réponse, celle des plus anciens n’est pas des plus précises : « Y’a toujours eu ! » La preuve en images :
Leurs explications sont par contre plus étoffées au sujet du dynamisme qui s’empare de leur village chaque année, le 3e week-end d’octobre. Armand Millasson, fromager à l’alpage de Bovonne et armailli de la Fête des Vignerons défile cette année sur le train du chal’.
Je suis fier des jeunes générations, on voit que ça continue. Nos jeunes sont encore bien là-dedans – nos enfants, nos petits-enfants – tu vois qu’il y a encore des gens qui sont attachés à nos coutumes, d’ailleurs c’est pour ça qu’elles vivent encore.
Armand Millasson, armailli de la Fête des Vignerons
La Bénichon ? Pas prête de s’arrêter !
La Bénichon ne connait donc pas d’essoufflement – en premier lieu grâce à sa relève châteloise. Théo Genoud, 21 ans, défile cette année avec la Société des Sonneurs de cloches de la Dent-de-Lys : « C’est une fierté, surtout quant on est de Châtel-Saint-Denis, passer à travers la ville – c’est incroyable […] on amène aussi des idées, des envies. »
Un nouveau public ?
Le renouveau amené par cette nouvelle vague de bénichonneurs se traduit directement par le succès que connait la manifestation. Amélie Genoud souligne que l’affluence, cette année encore, est bonne. Une constatation qu’elle applique à d’autres manifestations du genre : « Les fêtes de ce style, la Désalpe de Semsales, la Bénichon de Charmey – toutes les fêtes traditionnelles marchent de plus en plus […] les gens sont à la recherche de cette authenticité, de ces coutumes. »
Par Nathan Clément
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “écritures informationnelles”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.