Pénurie de familles d’accueil pour chiens d’assistance

Nella est un chien d'assistance en formation. (Photo: Fondation le Copain)

Se séparer d’un chien après un an et demi, c’est ce qui attend les familles d’accueil pour chien d’assistance. Un déchirement synonyme de renoncement pour beaucoup de personnes. Ces familles jouent un rôle fondamental pour la sociabilisation du chiot, pourtant elles manquent à l’appel.

Prendre l’avion, visiter un musée ou encore se promener dans un centre commercial, le chien d’assistance se doit d’être à l’aise en toutes circonstances. Un travail long et parfois compliqué, mais qui apporte beaucoup, selon Claude Saugy, famille d’accueil pour chien d’assistance: « Quand on sait tout ce qu’un chien apporte à son bénéficiaire, c’est vraiment satisfaisant d’y avoir participé. » Destiné notamment à accompagner des personnes épileptiques ou en chaise roulante, le chien d’assistance devra également passer plusieurs jours à la Fondation le Copain à Granges pour parfaire sa formation.

Un travail à temps plein

Si tous les frais sont pris en charge par la Fondation, l’engagement personnel n’est pas moindre. Les familles d’accueil doivent suivre chaque semaine un cours de formation, pendant une année et demie. Ces exercices, supervisés par un éducateur canin, permettent par exemple d’habituer le chien à la présence d’autres chiens.

En plus de ces cours hebdomadaires, les familles d’accueil doivent envoyer chaque semaine un rapport complet sur le comportement du chien: « On doit noter le maximum de choses faites avec le chien, ce qu’il a découvert de nouveau, ce qu’il a réussi, ce dont il a peur, etc. », explique Cindy Halil. Un classeur de presque cent pages qu’il faut donc compléter. Si Cindy et Claude ont déjà accueilli plusieurs chiens en formation, le soutien d’un éducateur reste indispensable: « Si on a des questions, on peut toujours compter sur les éducateurs de la fondation, c’est rassurant », explique Cindy.

Le « samedi des pleurs »

La famille d’accueil rend définitivement le chien après une année et demie. Une situation émotionnellement compliquée, qui, selon Gabriel Friggieri, directeur de la fondation Le Copain, est à l’origine de cette pénurie: « La séparation après une si longue période, surtout lorsqu’il y a des enfants, est un vrai frein à devenir famille d’accueil. » Ayant formé plusieurs chiens, Cindy et Claude avouent ne jamais vraiment s’y habituer, qualifiant ce jour de « samedi des pleurs ».

Avant la pandémie, le nombre de chiens formés montait à 12 par année, aujourd’hui il est de 5. Du côté de la demande, Gabriel Friggieri explique qu’il y en a beaucoup, mais que si la personne a plusieurs problématiques, il est difficile de lui trouver un chien adapté.

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Par Alison Besse
Ce travail journalistique a été réalisé pour les cours « Atelier audio/vidéo », dont l’enseignement est dispensé collaboration avec le CFJM et la RTS, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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