ÉDITORIAL Moustache, méditation ou encore photographie. Sans se concerter, nous, auteurs et autrices des articles de Cy-click, nous sommes orientées en majorité sur des sujets plutôt légers. Et pourtant.
Se tourner vers le passé pour comprendre le présent est plus important que jamais. Montée de l’extrême droite, mouvements masculinistes et tensions géopolitiques : l’époque obscurcit nos perspectives.
Ce besoin de revisiter le passé m’a rappelé une scène en particulier. Il y a cinq ans, en cours de philosophie, on m’a demandé si les statues des nazis devaient être déboulonnées. « Évidemment ! », je me suis exclamée. Et pourtant.
Effacer nos erreurs, cela revient à les reproduire.
Cette leçon m’a laissé une drôle d’impression, qui n’est jamais partie.
Il y a quelques jours, l’historienne Annyssa Bellal évoquait au micro du Point J de la RTS la question du génocide palestinien. La première définition de ce terme date de 1948, elle a été élaborée à partir de la Shoah. « Politiquement et historiquement », accuser l’État d’Israël de génocide sur le peuple palestinien serait alors difficile, selon Annyssa Bellal. Et pourtant.
En tant que journalistes, interroger le passé n’est pas un exercice de mémoire, mais un acte de responsabilité. Alors ne détournons pas le regard. Il est nécessaire d’employer les mots justes.
Pour l’avenir, tournons-nous vers le passé.