ÉDITORIAL Quand on s’intéresse à l’avenir, on aime voir les choses en grand. On veut toujours aller plus loin. Partir en vacances dans l’espace plutôt qu’au bord de la mer. Comme si notre vie future était en compétition avec celle d’aujourd’hui.
Au lieu de cela, on devrait penser le futur comme un chantier du quotidien. Une construction qui ne peut pas commencer avec des fondations instables. Entre sexisme et racisme banalisés, le présent regorge toujours d’attitudes inacceptables.
Ce n’est pas en envoyant des humains dans l’espace qu’on s’en débarrassera. Construire des gratte-ciel démesurés ne permettra pas non plus de prendre de la hauteur sur ces problèmes. Viser toujours plus grand n’est pas la solution. Arrêtons de fermer les yeux sur ce qui ne va pas.
Pourquoi vouloir chercher à maîtriser des technologies toujours plus puissantes, alors qu’on perd le contrôle sur notre présent? Au lieu de se lancer dans un bras de fer contre le monde actuel, donnons-lui plutôt un coup de main.
Repenser le futur, ce n’est pas oublier le passé, c’est une façon de l’honorer. Alors faisons-le de la bonne manière, et espérons que dans vingt ans, personne n’ait à soupirer: «C’était mieux avant.»