Se rassembler autour d’une table pour partager un repas est un élément fondamental de la culture kosovare. Ariana Buzuku détaille en quoi cette tradition a influencé sa vie.
Nichée sur les hauts de Montreux, la commune vaudoise de Brent regorge de surprises. La vue à couper le souffle sur le Mont-Pélerin et les Dents-du-Midi vaut à elle-seule le déplacement. C’est dans ce village de 900 âmes que réside Ariana Buzuku, une Suissesse d’origine kosovare passionnée par la gastronomie de ses deux patries. Ariana est arrivée en Suisse à l’âge de six mois avec sa mère et ses frères et soeurs pour y rejoindre son père. Elle a grandi en Valais, tout en conservant de solides attaches avec le Kosovo, sa terre natale. La jeune femme rend régulièrement visite à sa famille restée au pays.
Cuisiner en famille
La famille a toujours eu une grande importance pour elle. Mère d’un garçon de cinq ans et en concubinage depuis longtemps, Ariana apprécie de partager des moments avec ses proches, comme elle le faisait lorsqu’elle était enfant. « Quand j’étais petite, j’adorais aider ma mère en cuisine. C’était des moments privilégiés avec elle. Tous les jeudis, on préparait des pites, un plat traditionnel du Kosovo. C’était un vrai jour de fête gustative », se remémore-t-elle avec émotion.
C’est maintenant au tour de son fils de prendre la relève en participant comme il le peut à la confection de ce plat feuilleté qui peut s’agrémenter de toutes sortes d’ingrédients: poireaux, épinards, fromage ou viande. « La pite est un plat qui comporte des ingrédients relativement simples, basés sur ce que chaque famille pouvait récolter dans ses champs, soit des oignons, du blé et de la verdure. Il y a un mythe autour de ce plat, comme quoi il serait difficile à réaliser. En réalité, ce n’est vraiment pas compliqué, on prend assez vite le coup », explique Ariana Buzuku.
Le plaisir de manger ensemble
La Valaisanne d’adoption a aussi un certain talent de cuisinière, au point d’avoir surpris sa famille: « je suis partie assez jeune de chez mes parents. Pour le premier Noël, j’ai voulu inviter toute ma famille, y compris mes oncles et tantes. En partant, l’une de mes tantes m’a lancé que si elle avait su que je savais cuisiner comme cela, elle n’aurait pas mangé avec de venir », lance une Ariana hilare. Il faut dire que l’hospitalité est sacrée au Kosovo: « peu importe l’heure, lorsqu’une personne arrive chez quelqu’un, elle ne repart pas sans avoir mangé, que la visite ait été prévue ou non. Partir sans avoir mangé est considéré comme impoli », conclut-elle.
Envie d’essayer la recette d’Ariana?
Découvrez la recette de la pite au épinards du Kosovo.
Ingrédients pour 4 personnes:
- 600 gr d’épinards frais
- Sel
- 5 dl de yoghourt nature
- 2 gros oignons
- 600 gr de farine
- 4 dl d’eau tiède
- Huile de tournesol
- Un peu de beurre
Préparation de la pâte:
- Verser la farine, le sel et l’eau tiède dans un saladier. Mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène.
- Répandre de la farine sur le plan de travail. Y déposer le contenu du saladier. Malaxer la pâte. La séparer en deux boules distinctes. Les retravailler.
- Couvrir d’un linge de cuisine.
- Laisser reposer.
Préparation de la farce:
- Trancher les épinards et les oignons.
- Mélanger le tout dans un saladier et y ajouter le yoghourt.
Préparation de la pite:
- Etaler la pâte à l’aide d’un rouleau.
- L’étirer à la main jusqu’à ce qu’elle soit la plus fine possible.
- Déposer un filet d’huile sur la pâte. La répandre sur l’intégralité de la surface.
- Déposer la farce en couronne sur tout le pourtour de la pâte.
- Rabattre le rebord de la pâte sur la farce de sorte à la recouvrir entièrement. Enrouler petit-à-petit vers l’intérieur.
- Fendre le centre de la pâte pour pouvoir refermer les rouleaux.
- Déposer la pite en serpentins dans la plaque de cuisson.
- Badigeonner la pâte d’huile à l’aide d’un pinceau de cuisine et ajouter une pointe de beurre.
- Cuire le tout pendant 30 min dans un four préchauffé à 220°.