L’esprit critique contre les fake news

Shane Greenup, expert de la désinformation, propose de réfléchir collectivement à des idées pour endiguer la vague de faits alternatifs. Pour lui, les solutions sont là mais doivent être appliquées de manière globale. Son but: rendre le public plus critique.

« Je veux que les gens soient plus attentifs. Qu’ils aient l’oeil pour repérer des fake news ! » On doit cette phrase à Shane Greenup. Sa conférence « Fake news : you’re making it worse » au #IJF18 avait pour but de lutter contre la désinformation. Il a présenté des moyens simples et efficaces pour endiguer le phénomène.

Shane Greenup est le fondateur de rbutr, un site qui vise à lutter contre les fake news avec une approche bien particulière. Car pour le père de rbutr, les méthodes actuelles pour endiguer les fake news ne sont pas les bonnes. Au mieux, elles pansent les plaies; au pire, elles sont contre-productives. Elles seraient même dangereuses pour la société. Shane Greenup souhaite traiter le problème de manière alternative. Globalement, la clé est d’amorcer un changement chez le public et de développer le scepticisme et les compétences critiques de chacun. 

La méthode Shane Greenup

Pour l’expert, ce ne sont pas les fake news en elles-mêmes qui posent problème mais bien les personnes qui les lisent, les croient et les partagent. L’enjeu, c’est donc un changement de mentalité chez les internautes. Il ne pourra se faire qu’en développant une pensée critique à large échelle car « les gens ne pensent pas naturellement de manière critique », dit-il.

Comment atteindre cet idéal ? « Par de petits changements appliqués à beaucoup de personnes à travers le temps » répond-il. Il donne l’exemple d’un journal norvégien qui oblige ses lecteurs à lire un article avant de pouvoir le commenter. Ainsi, seules les personnes renseignées sur les faits sont invitées à se prononcer.

Un web critique

Sur les réseaux sociaux comme Facebook, à côté des traditionnels « J’aime », « Commenter » et « Partager » qui accompagnent les publications des médias, Shane Greenup plaide pour la multiplication d’outils qui permettraient de voir les commentaires faits par d’autres journaux sur un article donné ou sur le même sujet.

C’est l’objectif de rbutr qui recense justement les critiques émises à propos des sites que l’on consulte sur le web. L’outil indique si une page web est contestée, réfutée ou contredite ailleurs sur le net. Il ne précise pas si l’information est vraie ou fausse mais les réactions autour de celle-ci. La fiabilité est laissée au jugement des internautes qui peuvent avoir un regard éclairé sur les pages auxquelles ils sont confrontés.

Le but n’est donc pas de se focaliser sur ce qui est vrai ou faux mais de faire en sorte que les fake news ne soient plus lues en développant le capacité critique et la vigilance des internautes.

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