ÉDITORIAL Une foutue question. Tout commence avec cette foutue question: «Est-ce que c’était mieux avant?»
La question me résiste. Nous résiste. Nous, 23 étudiant.es en journalisme.
Après trois jours de recherches, de questionnements et de doutes, il est temps de tirer le bilan.
Parfois, la réponse a semblé très simple. «Oui, sans hésitation, c’était mieux avant», vous racontera Robin en se remémorant le glorieux passé de Neuchâtel Xamax.
Parfois, la réalité est plus nuancée et on hésite face à ce temps «Im-parfait».
À l’image d’Alison, qui se replonge dans des correspondances militaires. Ou de Chris qui décrypte le paradoxe d’un sentiment d’insécurité en augmentation, face à une réalité objectivement plus sûre.
En bref, une impasse. Dire oui, c’est renier le progrès. Estimer que tout était mieux avant, c’est oublier que nos actions peuvent être bénéfiques, salutaires, et en somme, dignes d’intérêt. Bloqué.es dans le passé, enfermé.es dans nos souvenirs.
Dire non, c’est négliger nos erreurs. Croire qu’on ne peut se tromper. Que le progrès est linéaire et inévitable. Tellement tourné.es vers l’avenir qu’on en efface notre Histoire.
Une question sans issue. Y répondre, c’est foncer dans le mur. Alors, que faire?
La réponse réside peut-être dans le pragmatisme. Et si c’était mieux avant, arrangeons-nous pour que ce ne soit plus le cas pour longtemps.
Parce qu’une chose est sûre, on ne peut arrêter le temps.
