Le tourisme représente près de 8 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Mais certains comportements de voyage produisent plus de pollution atmosphérique que d’autres. On vous propose de visualiser l’empreinte carbone des principales étapes de votre voyage en Suisse. Il vous suffit seulement de répondre à 5 questions !
Bienvenue en Suisse, vous faites partie des 11,8 millions de touristes (chiffres 2019, UNWTO) qui ont choisi la Suisse comme destination de vacances !
Fraîchement arrivé à l’aéroport de Genève, vous entamez une aventure de 3 jours afin de découvrir les merveilles qu’offre la Suisse. Mais derrière les paysages de carte postale se cache une pollution presque invisible : les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ! Le CO2 est l’un des principaux gaz à effet de serre qui participe activement au réchauffement climatique. C’est aussi les émissions de CO2 qui sont les plus observées dans la majorité des recherches scientifiques. Dans le graphique ci-dessous, vous pouvez observer la proportion des principaux postes d’émissions de CO2 dans le secteur du tourisme👇.
Les 5 questions auxquelles nous vous proposons de répondre reprennent les principaux posts d'émissions de CO2 dans le secteur touristique, à savoir :
- Les transports
- l'hébergement
- la restauration
- les biens et activités touristiques
Chaque réponse correspond à différents comportements de voyage. Alors à vous de choisir : quel type de touriste êtes-vous ?
1
D’où venez-vous ?
En Suisse, les émissions liées à l'aviation internationale ont presque doublé entre 1990 et 2019. Le terme d'aviation internationale correspond à tous les vols en provenance d'un autre pays. Le graphique présenté ci-dessous permet de visualiser l'augmentation des émissions de CO2 liées au secteur aérien international :
Il est cependant important de souligner que ces données ne sont pas incluses dans le calcul des émissions totales de gaz à effet de serre de la Suisse. Dans le cadre du secteur aérien, seules les émissions de CO2 liées aux vols nationaux sont comptabilisées au sein des 46,59 millions de tonnes d'équivalent CO2 (dont 0,12 million pour l'aviation nationale) qu'a émis la Suisse en 2019. Une pollution presque invisible qui n'est pas reflétée dans les chiffres officiels du pays.
2
Comment comptez-vous voyager dans le pays ?
En 2019, les voitures de tourisme ou plus communément appelées « voitures particulières » sont responsables de la grande majorité des émissions de CO2 du pays dans la catégorie des transports (l'aviation est exclue). Le graphique présenté permet d'observer la part des émissions de chaque mode de transport en Suisse.
Mais quels modes de transport les touristes utilisent-ils le plus lors de leur voyage en Suisse ? Un rapport de Suisse Tourisme datant de 2017 (disponible via ce lien) permet de répondre en partie à la question. Par exemple, les touristes suisses et européens (hors Suisse) choisissent majoritairement la voiture comme moyen de locomotion (respectivement 64,4 % et 58,2 % choisissent un transport individuel motorisé), alors que les touristes en provenance de pays lointains choisissent à 68,7 % les transports publics pour visiter la Suisse.
3
Où comptez-vous dormir ?
Il existe de nombreuses possibilités d'hébergement en Suisse, de l'hôtel de luxe à l'hébergement chez l'habitant : chaque choix promet une expérience très différente et une empreinte carbone plus ou moins importante. Découvrez quel est l'impact de chaque type d'hébergement en Suisse.
4
Où comptez-vous manger ?
Les sources d'émissions de CO2 dans le secteur de la restauration peuvent être décomposées en différents postes. Ainsi, le principal poste émetteur de gaz à effet de serre est celui de la matière première, les ingrédients utilisés pour la préparation des différents repas. Pour respecter les accords de Paris, il faudrait que chaque repas produise en moyenne 500g de CO2. Cela permettrait de consommer sans dépasser les limites climatiques. L'une des pistes la plus souvent citée pour consommer de façon plus durable serait de réduire drastiquement notre consommation de viande, d'observer un régime principalement végétarien et préférer les produits locaux et de saison.
5
Quelles activités prévues au programme ?
Il est évidemment possible de faire bien plus d'activités que les choix présentés dans la question ci-dessus. Il y a autant de programmes de voyage que de voyageurs en Suisse. Nous pouvons tout de même noter que de nombreux touristes, environ 300'000 par an, se rendent sur le territoire helvétique pour profiter de ces trésors naturels. Ces dernières années, on observe une augmentation des randonneurs. Il y a donc un véritable défi à relever si l'on souhaite que chacun puisse profiter des beautés de la montagne, tout en la préservant du dérèglement climatique et du tourisme de masse.
Un réflexe pour vos prochains voyages
Nous vous remercions pour votre lecture et votre participation ! Nous espérons que cet article vous aura donné quelques informations sur les différents modes de voyage en Suisse, ainsi que sur l'impact carbone de chacun d'entre eux. Si vous souhaitez pouvoir calculer votre empreinte carbone lors de prochains voyages, nous vous conseillons les sites de GreenTripper pour les modes de transports et d'hébergements, le site de l'Ademe et sa base de données Agribalyse pour l'alimentation et enfin Climpact.ch pour les activités et services. Pour réduire l'impact du tourisme sur le dérèglement climatique global, chaque choix compte !
Quelques infos méthodologiques :
1️⃣ Dans cet article, nous avons fait le choix de ne parler que du dioxyde de carbone (CO2). Ce gaz inodore et invisible est aujourd'hui le premier responsable du réchauffement de la planète. Souvent cité en milliers ou en millions de tonnes dans les médias, nous proposons dans cet article d'illustrer la pollution atmosphérique en CO2 en la rapportant à nos actions individuelles.
2️⃣ Au sein de l'article, vous pouvez retrouver la mention « équivalent CO2 ». Comme indiqué précédemment, le CO2 n'est pas le seul gaz responsable du réchauffement climatique. Cette mention est en réalité une conversion qui permet d'uniformiser et de comparer également l'impact des autres gaz (méthane, oxyde nitreux…) sur le réchauffement de la planète.
3️⃣ Afin d'obtenir des résultats représentatifs, nous avons fait le choix de ne pas inclure les données post-Covid dans notre analyse. Les données 2023 en matière d'environnement n'étant pas encore disponibles, nous nous sommes limité aux données pré-pandémie jusqu'en 2019.
4️⃣ Les données concernant l'impact de chaque action sont données à titre indicatif et ne peuvent pas être additionnées. Chaque source sollicitée utilise ses propres méthodes de calcul qui ne permettent pas de convertir vos résultats en bilan global des émissions de CO2 pour ce séjour.
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Publication, édition et valorisation numérique », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.