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Zurich: destination phare des touristes étrangers

Des personnes profitent des températures estivales du mois de mai, au bord du lac de Zurich, près de la ville du même nom. (KEYSTONE/Walter Bieri)

En 2022, trois ans après le Covid, l’Office fédérale de la statistique (OFS) annonce le retour des touristes en Suisse. Qui sont-ils? Où se rendent-ils dans notre pays? Retour sur les destinations des voyageurs. 

Entre voyages d’affaires à Zurich, baignades dans le lac Léman ou ski dans le Valais, la Suisse regorge d’activités attirant les touristes venus du monde entier. Selon l’OFS, la demande étrangère a doublé par rapport à 2021 (+8,6 millions de nuitées). L’organisation définit les arrivées touristiques par le nombre d’hôtes (enfants compris) qui passent une ou plusieurs nuits dans un hôtel. Hébergements collectifs, campings et chalets sont compris dans cette définition. Les nuitées correspondent au nombre de nuits passées dans ces établissements. Ce nombre est inévitablement plus élevé que les arrivées. On peut arriver dans un pays et y rester dormir pendant une semaine.

D’où viennent-ils?

L’Allemagne est en haut de la liste, avec plus d’un million et demi d’arrivées en 2022. C’est deux fois plus que la France qui est troisième du podium. Entre ces deux pays limitrophes, la deuxième place revient aux Etats-Unis.

Trois pays limitrophes se trouvent dans le classement. La proximité géographique est un des facteurs dans le choix de destination, explique Jörg Peter Krebs, responsable du groupe de marché Europe centrale et Moyen-Orient chez Suisse Tourisme.  

Il ne faut cependant pas oublier que les personnes qui voyagent le plus dans notre pays sont les Suisses. En 2022, le nombre d'hôtes suisses qui ont passé une ou plusieurs nuits dans des hôtels était de plus de 10 millions et demi. Une importante partie du tourisme se doit donc à l'activité indigène.

1. Allemagne

Zurich est en tête (334'219 arrivées en 2022). Les voyages d’affaires expliquent en partie ce chiffre. Un grand nombre d’entreprises sont présentes dans la capitale économique de la Suisse, ce qui en fait une destination incontournable dans le monde des affaires. Les Grisons (avec 235'914 arrivées) et Berne (avec 179'459 arrivées) concluent le podium. La Suisse romande est un peu boudée par nos voisins, qui semblent préférer la Suisse alémanique, exception faite du canton du Valais (98'064 arrivées). Avec les Grisons, ce sont les deux cantons que les Allemands privilégient pour le loisir, notamment pour le ski. 

2. Etats-Unis

Les Américains privilégient les trois capitales de la Suisse: Zurich, l’économique, Berne, l’officielle et Genève, l’internationale. Mais c’est Zurich qui remporte la palme d’or (308'458 arrivées). Berne et Genève sont loin derrière avec, respectivement, plus de 158'580 et 146'274 arrivées.

Les Américains préfèrent voyager en Suisse pour ses paysages, ses montagnes et sa nature, explique Corinne Genoud dans une interview accordée au journal Le Temps. Un deuxième canton romand, le Valais, se distingue. Une destination réputée pour ses stations de ski. Fin novembre, un opérateur américain de stations de ski, Vail Resorts, a d’ailleurs annoncé racheter les infrastructures de la station de ski de Crans-Montana. Le domaine sera ajouté à leur pass annuel.

3. France

Pour ce qui est des hôtes français, ils se rendent plus dans les grands cantons romands comme Genève (181'082 arrivées) et Vaud (145'757 arrivées) qu'en Suisse alémanique. Glaris, Appenzell extérieur et intérieur sont boudés avec près de 400 arrivées sur l’année 2022. À Genève, les Français représentent un quart des touristes européens. En l'espace d’une année, les établissements genevois connaissent une croissance de 44% du nombre de nuitées.

Au bord du lac Léman, le canton de la capitale olympique attire les touristes français. Derrière les Suisses, ils sont les premiers à visiter le canton de Vaud (OFS). Zurich arrive en quatrième place avec 70'000 arrivées, juste après le Valais.

4. Royaume-Uni

La destination suisse qui semble conquérir les Britanniques est le canton de Genève. 119'021 ressortissants s’y sont rendus en 2022. Le canton de Zurich est deuxième du classement avec 110'971 arrivées. Genève et Zurich sont d'ailleurs les deux villes les plus peuplées de Suisse et elles ont une certaine renommée à l’étranger. Le troisième canton du classement est la capitale, Berne (75'873 arrivées).

Les anglophones ont tendance à visiter les mêmes cantons que leurs cousins d’Amérique. Ils sont aussi des adeptes du ski et se rendent en nombre en Valais (62’728 arrivées), dans des stations telles que Verbier, Villars ou encore Crans-Montana. À noter que les Britanniques représentent une clientèle recherchée et importante pour le marché du ski suisse.

5. Italie

La région italophone comprend le Tessin mais aussi dans quatre vallées des Grisons: la Mesolcina, la Calanca, la Bregaglia et le Val Poschiavo. Et ces deux destinations se trouvent dans le classement. Le Tessin est largement en première place avec 84'000 arrivées, suivi de Zurich (66'817 arrivées) et les Grisons (43'794 arrivées). Les arrivées dans la capitale économique sont notamment dues aux voyages d’affaires. 

Le tourisme urbain en premier plan

En 2022, toutes les régions linguistiques, sauf le Tessin, ont enregistré une augmentation des nuitées par rapport à l’année précédente. Genève arrive en premier (+94%), suivi de la région zurichoise (+89%). Dans le classement des cinq premières nationalités visitant la Suisse, le canton de Zurich est le grand gagnant, arrivant dans le top trois pour quatre des cinq nationalités. 

Lors du choix de destination, les touristes semblent se tourner vers des cantons en fonction des régions linguistiques. Touristes allemands en Suisse alémanique, français en Suisse romande, italiens en région italophone. L'anglais est maîtrisé partout en Suisse, Britanniques et Américains n’ont pas trop de soucis à se faire.

Par Amanda Jenni et Lucie Ostorero

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Publication, édition et valorisation numérique”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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