Face à la réalité du changement climatique, les journalistes doivent trouver de nouveaux moyens de communication. L’idée : vulgariser des sujets difficiles d’accès pour que la population prenne pleinement conscience de l’importance de la thématique climatique.
Que l’on y croit ou qu’on le renie, le changement climatique fait partie de notre vie quotidienne. Mauro Buonocore est responsable du bureau de la communication et des médias du Centre euro-méditerranéen sur le changement climatique (CMCC). Pour lui, nous ne pouvons plus rester passifs face à cette thématique. Il est temps de réagir et d’appeler l’opinion publique à passer à l’action.
Le CMCC s’est associé au Festival International du Journalisme de Perugia le temps de la table ronde – « Don’t think of a polar bear: media, news and the future of climate change » – afin de trouver un nouveau moyen de communiquer le changement climatique à l’opinion publique. Daisy Dunne, journaliste scientifique pour le site web Carbon Brief, Emmanuel Vincent, scientifique climatique et fondateur de Climate Feedback et Arthur Wyns, gestionnaire de programme chez Climate Tracker étaient présents.
Q&A at #ijf19 #scicomm
How to find #story and #solutions about #climatechange?
Scientists work daily on #solutions
If you want a good story let’s involve scientists but also companies, artists. Add #people to solutions. pic.twitter.com/IMMAHJnvOg— Cmcc (@CmccClimate) 4 avril 2019
Les journalistes : un relais entre scientifiques et opinion publique
Tous les intervenants s’accordent pour dire que les journalistes peuvent avoir un rôle important dans la transmission des informations sur le changement climatique. Ils conseillent aux journalistes de suivre différents principes:
- Le climat, une préoccupation fondamentale
Pour Arthur Wyns, les journalistes doivent avant tout garder un élément à l’esprit : écrire sur le changement climatique doit être une préoccupation majeure au vu de l’importance de ce sujet pour le futur. Cela concerne tout le monde, tant à l’échelle des individus que de la société. Pour lui, cette thématique devrait être autant couverte que le Brexit. Le futur des Britanniques dépend de cela, comme le futur de l’humanité dépend en grande partie du climat.
- La précision
Daisy Dunne pour sa part rappelle l’importance d’être précis dans l’usage des termes propres au changement climatique. Il convient d’analyser chaque événement en particulier et de ne pas se contenter de généralités. La précision permet aussi d’éviter d’être dévalorisé par les experts.
- Rendre visible, compréhensible
La journaliste ne met pas de côté les données scientifiques. Il est important de les mettre en narration pour que l’opinion publique puisse saisir le sens de ces informations. Même si le journalisme scientifique est parfois vraiment difficile à comprendre, elle conseille de toujours écrire sur ce sujet d’une manière très simple, de la manière dont on parlerait avec nos amis. Il ne faut pas essayer d’utiliser un langage complexe ni des métaphores excessivement compliquées. Il faut juste être très simple, très clair et toujours garder à l’esprit ceux qui vont nous lire et leur niveau de compréhension du sujet.
- Intérêt pour le concret
Tous les intervenants se rejoignent pour affirmer qu’il faut mettre en lumière les personnes et/ou les organisations qui agissent en faveur du climat. Il ne faut plus se focaliser uniquement sur les individus qui renient ce phénomène car ils ne représentent qu’une minorité.
- Utiliser les plateformes, les scientifiques
Pour Emmanuel Vincent, la manière la plus simple d’avoir un contenu précis et fiable, c’est d’écrire son contenu en consultant des articles scientifiques sur le sujet. Il invite aussi les journalistes à demander à des experts une relecture rapide.
Le discours des scientifiques peut être complexe. C’est aux journalistes de vulgariser les propos recueillis. Des ressources existent pour cela. Emmanuel Vincent présente Climate Communication, un projet américain qui liste les termes qu’il vaut mieux éviter et propose des mots que l’on peut leur substituer.