Le 11 octobre marque la journée internationale du coming out. Alors que les mentalités évoluent lentement sur les questions relatives aux droits des personnes LGBTQI+, les discriminations persistent. La visibilité grandissante de cette communauté, notamment sur les réseaux sociaux, permet néanmoins de mieux appréhender le coming out pour les jeunes générations. Témoignages.
Alejandro, 27 ans, a longtemps hésité avant d’avouer son homosexualité à ses parents (glossaire). Il estime avoir reçu une éducation homophobe du fait de leur religion mais admet être chanceux de vivre en 2020.
« En même temps que la pratique religieuse chute, l’acceptation des changements sociétaux augmente. Et ce n’est pas seulement le statut des personnes LGBT, c’est aussi le statut de la femme. Il y a 40 ans, le mariage pour tous, ça paraissait totalement absurde. Et quand les homos faisaient des prides, ils manifestaient plus pour ne pas se faire tabasser, pour ne pas être pénalisés, que pour le mariage en priorité. Du coup, je suis très content de vivre au 21èmesiècle.»
Mise en avant et sensibilisation
La visibilité grandissante de la communauté LGBTQI+ est une des caractéristiques du coming out « à la façon 2020 ». Il y a 5 ans, Mo n’avait jamais entendu parler de transidentité. Lors d’une soirée entre amis, il découvre l’existence des personnes transgenres. Une révélation qui met fin à des années de malaise inexpliqué. Il regrette cette désinformation mais aussi celle des psychologues qu’il a consultés.
Les membres de la communauté LGBTQI+ ont 5 fois plus de risques d’effectuer une tentative de suicide.
Aujourd’hui, alors qu’il incarne physiquement ce que la société attend d’un homme, Mo refuse de vivre dans le secret. Il revendique son droit au coming out, notamment pour aider les jeunes transgenres qui se trouveraient dans la même situation. Il a accepté de participer au projet (In)visibles dans ce but.
=> Voir aussi: « Je n’aurais pas vécu ma transition aussi bien sans elle »
La Pop culture au service de l’acceptation
Pour Alejandro, la solution se trouve dans la culture populaire. Il critique l’inexistence de personnages gays dans les films et les séries ou leur caricature. Vera, jeune femme de 24 ans qui assume depuis peu son homosexualité, partage son avis: « Ma mère ne savait pas qu’on peut vivre heureux dans un couple de même sexe. On peut même avoir des enfants ! »
Be you. Be proud. #NationalComingOutDay ❤️@Davidburtka pic.twitter.com/23lF8qcvCU
— Neil Patrick Harris (@ActuallyNPH) October 12, 2020
Acteur reconnu pour son rôle dans la série « How I Met Your Mother », Neil Patrick Harris célèbre la journée du coming out avec son mari et leurs enfants. « Soyez vous. Soyez fières. #Journéenationaleducomingout ».
Coming Out 2.0
Autres piliers incontournables du coming out à l’ère d’internet, les réseaux sociaux sont les espaces choisis par de nombreux jeunes pour s’émanciper.
Sur Tik Tok, plateforme de vidéos privilégiée des plus jeunes générations, plusieurs tendances consistant à se filmer en exposant son homosexualité sont devenues virales. Certains clips atteignent des millions de vues. (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo.)
Pour Mo, poster sur les réseaux sociaux a été un moyen de s’assumer au cours de sa transition.
Les plateformes en ligne sont également un moyen d’obtenir des informations et du soutien lorsque cela n’est pas possible dans son cercle social. Alejandro raconte son expérience.
Par Laura Morales Vega
Crédits photo à la une: Laura Morales Vega
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « écritures informationnelles », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.