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Les eaux neuchâteloises: un business juteux?

Les prix ont fortement augmenté depuis la création des bateaux. © Archives fédérales suisses

La navigation sur le lac de Neuchâtel est née il y a près de 200 ans. Et si les prix des billets ont augmenté de plus de 4’000%, il faut remettre les choses en perspective.

C’est le célèbre chocolatier neuchâtelois Philippe Suchard qui ouvre le chapitre de la navigation sur le lac de Neuchâtel. Depuis son usine de Serrières, il garde toujours un œil sur le lac. Un jour, alors qu’il observe des hommes en train de ramer sur leur barque, lui vient l’idée du bateau à vapeur avec une coque en fer.

En 1834, il concrétise son projet en créant une compagnie de navigation pour le lac de Neuchâtel. “L’Industriel”, son premier bateau, est baptisé dans la foulée. Philippe Suchard enfile la casquette de capitaine et, en prime, distribue des tablettes de chocolats à ses passager-e-s.

Succès florissant

Au 19e siècle, durant l’âge d’or du bateau à vapeur, la compagnie de navigation transporte 100’000 personnes par année. Elle dégage un bénéfice d’un peu plus de 30’000 francs par an.

En 2021, le rapport annuel de la LNM, la compagnie de navigation active sur les lacs de Neuchâtel, Morat er Bienne, annonce un bénéfice d’environ 156’000 francs. Le nombre de passager-e-s se chiffre à 250’000: une belle reprise pour une période post-pandémie, estime la compagnie.

Augmentation du pouvoir d’achat

Durant la deuxième moitié du 19e siècle, pour faire la traversée du lac aller-retour de la Broye jusqu’à Neuchâtel,  il faut compter 1,70CHF en première classe et 1,20CHF en deuxième classe. En 2023, la LNM fait payer l’aller-retour 50CHF (ou 25 avec le demi-tarif).

Cette augmentation de plus de 4’000% peut choquer, mais à l’heure actuelle, le pouvoir d’achat de la population est sensiblement différent. Le salaire médian se monte à plus de 6’000 francs par mois. A la fin des années 1800, les ouvriers gagnent en moyenne 60 francs par mois s’ils travaillaient cinq jours par semaine, avec une solde de trois francs par jour.

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Par Anaïs Rey
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Production de formats journalistiques innovants”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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