Au sortir de la crise sanitaire due au coronavirus, miser sur des artistes régionaux est devenu monnaie courante pour les programmateurs des lieux culturels. Le SAS, salle de concert de Delémont, ne fait pas exception à la règle. Explications.
Un public impatient, une odeur de cigarette froide, un sol qui colle. Les concerts semblent avoir retrouvé leur ambiance « d’avant ». Mais les programmations, elles, s’ornent de couleurs un peu plus locales.
Après l’impact de la pandémie, le monde de la culture se rouvre petit à petit, au rythme d’une relance économique, soutenue par la Confédération. Pour de nombreux acteurs culturels, une telle reprise doit être abordée avec soin. Et surtout en prenant compte de nouvelles contraintes.
Ne pas se risquer à regarder trop loin
Dans les salles de concerts, on entend bien profiter de cette reprise, tout en gardant une certaine retenue. « La saison 2021, c’est la saison de la prudence pour nous », nous confie Iannis Valvini, programmateur du SAS à Delémont (JU). Et en effet, les contraintes sont nombreuses et de nature diverse.
Des réductions budgétaires considérables, une mobilité internationale des artistes limitée, des recommandations sanitaires pesantes. La liste est longue, mais la phase de transition est courte : les réouvertures des salles ont déjà pu avoir lieu. Dès lors, promouvoir une scène régionale, voire locale, s’inscrit comme étant « une décision logique et adaptée à la marge de manœuvre actuelle » selon Iannis Valvini.
Le local comme gage de soutien
Encourager les artistes locaux peut aussi naître d’un élan de solidarité. Le monde culturel se serre les coudes, tant au niveau moral que professionnel. Salles de concert, boîtes de nuits, clubs : tous se préviennent, se conseillent et se redirigent.
En effet, Iannis Valvini le souligne : « La richesse culturelle est énorme en Suisse, tout secteur confondu. Mettre cette scène en avant c’est déjà quelque chose de super. » Et des lieux concernés, il y en a plein. Le Jurassien mentionne notamment Fri-Son à Fribourg, la Case à Choc à Neuchâtel, l’Amalgame à Yverdon ou encore le Bikini Test à la Chaux-de-Fonds.
Une culture qui a besoin d’être soignée
Une entraide au sein du monde culturel, certes, mais l’avenir du secteur reste sujet à discussion. Alors que certains invitent à repenser la scène, pour le programmateur du SAS, là n’est pas la question :
Un milieu culturel fragilisé, mais qui entend bien se ressaisir. Aux yeux du programmateur du SAS, « valoriser ce climat d’entraide, en particulier à l’échelle locale, pourrait être une des manières d’y arriver. »
Pour toutes les infos concernant leur programmation ou les mesures sanitaires en vigueur, le SAS est présent sur Instagram, sur Telegram ainsi que sur leur page officielle :
Par Eva Lombardo
Crédit photo et interview : Eva Lombardo