Le jeu de société : toujours de la partie

Durant 4 heures, ludothécaires et participant.es se sont déplacé.es de table en table pour multiplier les parties. (Photo : Joyce Joliat)

De cartes, de pions ou d’adresse : le jeu de société était à l’honneur à La Neuveville, ce vendredi 13 octobre. Trente personnes se sont réunies au Centre des Epancheurs pour une soirée organisée par la ludothèque. Zoom sur cette pratique qui attire, malgré l’offre croissante des jeux en ligne. 

« Je viens pour le contact humain ! » Tout en étant un adepte du jeu vidéo, Greg Falquet apprécie les activités proposées par la ludothèque. Ce vendredi 13 octobre, il fait partie des trente personnes venues s’essayer à différents jeux de société, au Centre des Epancheurs de La Neuveville. Pour lui, ces moments de partage constituent l’attrait de cette pratique. « En ligne, l’anonymisation des joueurs augmente le risque de tomber dans des formes de compétitions davantage hostiles. »  

L’importance du toucher

« Le numérique ? Un autre monde ! » Pour la ludothécaire Aline Honsberger, cela ne fait aucun doute : jeux de société et jeux vidéo représentent des pratiques opposées. « Les textures, couleurs et formes des pièces procurent une expérience sensorielle. Le format numérique ne porte pas les mêmes valeurs de jeu et n’attire pas la même audience ».

Les ludothécaires de La Neuveville ont sélectionné 40 jeux pour l’occasion. (Photo : Joyce Joliat)

Cela reste des jeux

L’avis est plus nuancé côté public. Greg Falquet estime que chaque format de jeu à ses spécificités, mais que des liens peuvent être faits entre les deux.

« Une opposition qui n’a pas lieu d’être »

Cet engouement autour du jeu de société se retrouve à une plus large échelle. Le Ludesco, le plus grand festival de jeux et d’expériences ludiques de Suisse, a battu son second record d’affluence lors de sa 14ème édition, avec la venue de 7000 personnes. Pour Loïc Gruring, co-organisateur de la manifestation, ce succès ne contredit toutefois pas la popularité du format numérique. « Il est impossible de rivaliser avec la facilité d’accès du jeu vidéo. Le jeu de société nécessite un support, une mise en place et des gens avec qui jouer ». 

L’avenir du jeu de société

Tout en évoluant dans la même industrie, ces deux pratiques n’entrent pas en concurrence. « Ce sont des activités distinctes, qui se pratiquent dans des moments et des états d’esprit différents : leur opposition n’a pas lieu d’être ».

Pour Loïc Gruring, le développement du numérique ne constitue pas une menace pour le jeu de société. « On retrouve des osselets et des dés datant du néolithique. Le jeu est comme inscrit dans notre ADN ! Étant un être très social, l’humain ne pourrait pas se contenter de relations virtuelles ».

Le jeu hybride

Des points de liaison se matérialisent dans les jeux hybrides, tel que Le Seigneur des Anneaux : Voyages en terre du Milieu, qui incorporent du contenu multimédia au support matériel. Adapté de la célèbre trilogie, le jeu comporte des éléments traditionnels : plateau, pions et cartes. Une application, qui se télécharge en parallèle, participe à la partie. 

À noter que ces soirées ludiques sont organisées mensuellement à La Neuveville. Ouvertes aux initiés, comme aux amateurs.

Par Joyce Joliat

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