Trois jours de rédaction intensifs pour parler des vieux aux jeunes. Photo: AJM

ÉDITO

Parler des vieux en intéressant les jeunes… Voilà où se situe tout le défi de ces trois jours de rédaction. Alors quand on nous a imposé ce thème, «Ça veut dire quoi vieillir en 2024», les avis étaient mitigés. Pas franchement ravis, l’inspiration n’a pas tout de suite stimulé nos esprits de jeunes journalistes. Comment diable intéresser un public entre 25 et 40 ans avec un sujet sur la vieillesse? Le paradoxe semble total. Alors les brainstormings se sont enchaînés. Au départ, tout reste flou et dans le cas de notre rubrique, on part quelque peu dans le mur.

Le mot «vieillir» s’installe durablement dans nos esprits. Alors on veut aborder le problème de la solitude chez les personnes âgées. Ces pauvres vieux qui meurent seuls… Comment ne pas trouver un sujet plus concernant. C’est vrai quoi, ça nous fait déjà flipper alors qu’on frôle à peine les 25 ans… «vieillir seul». Voilà, laissez dix jeunes journalistes ensemble pendant quelques jours et ils vous pondent le sujet le plus déprimant de la terre. Dénoncer les drames sociaux de ce monde, c’est ça le vrai métier de journaliste! On se met la pression, surtout dans le cadre de ce cours de journalisme «innovant». On veut montrer qu’on est capable de produire du grand journalisme. Que les gens lisent nos articles et s’exclament avec surprise «Quoi! Mais c’est un scandale! Comment est-ce possible? Heureusement que ce/cette journaliste (objectivement génial/e) a mis cette problématique en lumière ». Le monde en sortira sans doute meilleur.

Mais en fait, je crois qu’on se trompe. Si on reprend depuis le début, on a carte blanche pour produire sur trois jours une soixantaine de projets sur le thème «ça veut dire quoi vieillir en 2024». Notre chance de faire du grand journalisme réside dans ces deux mots: «carte blanche». Alors innovons, faisons de nouvelles choses et surtout prenons du plaisir! En deux clics, «vieillir seul» se transforme en «vieillir ensemble». On choisit de prendre le point de vue des jeunes, car c’est aussi le nôtre. Et parlons de nos liens avec cette génération qui vieillit. À présent le travail de fond est terminé mais le plus fastidieux reste à venir.

Par Cléa Robert
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Production de formats journalistiques innovants”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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