Eveiller ses sens en fermant les yeux

Une balade à l’aveugle a été organisée par la société Step2blind samedi au jardin botanique de Neuchâtel avec pour objectif d’oublier la vue pour mieux observer la nature.

Un espace ouvert à découvrir les yeux fermés. C’est le concept imaginé et mis en place par la société Step2blind samedi au jardin botanique de Neuchâtel. L’espace d’une matinée, les participants ont eu l’occasion de se plonger dans l’obscurité pour percevoir leur environnement par d’autre sens que la vue. Un événement mis en place par Natacha de Montmollin, non-voyante de naissance et ancienne championne paralympique de ski alpin. Mère de trois enfants elle veut transmettre, par son expérience que le monde peut se voir autrement et utilise pour cela des techniques très personnelles comme elle l’explique au micro de la RTS.

Les visiteurs ont tenté de découvrir la nature autrement samedi à Neuchâtel.

« Ne pas voir est une richesse »

Sur un parcours préalablement établi à travers les allées par Natacha de Montmollin et son collègue, Ricardo Zodan, les promeneurs ont dû se focaliser sur les sons, les odeurs et les textures environnantes pour tenter de se créer une nouvelle image de la nature. Pour eux, le but était de se recentrer sur des sens mis de côté au quotidien et d’essayer de se créer des images mentale avec les yeux bandés.

 » Pour moi, ne pas voir est une richesse, c’est une autre façon d’appréhender les choses. Je me crée des images qui sont auditives et tactiles et j’essaye d’inviter les participants à faire de même « , explique Natacha de Montmollin tout sourire.  » Quand j’arrive quelque part, je m’attache aux détails pour me créer un monde. Les personnes voyantes font généralement l’inverse « 

Léa Wobmann, à droite, a suivi les participants pour les guider à travers leur environnement.

Des sensations retrouvées pour les visiteurs

Une fois les yeux bandés, les participants ont également pu bénéficier des conseils et des explications de l’animatrice du jardin botanique, Léa Wobmann. En spécialiste des lieux, elle a permis aux personnes présentes de sentir et toucher les diverses variétés de plantes présentes sur place.

Une oreille attentive

Les promeneurs ont donc été guidés tout au long du parcours bercés par la voix des organisateurs.  De quoi rassurer les promeneurs et les mettre en confiance au fil de la balade. Le pas hésitant au départ, ils ont rapidement pu oublier la perte d’un sens pour ce concentrer plus précisément sur les autres.

En pleine promenade « à l’aveugle », une participante nous livre son ressenti. Selon elle, les doutes ont rapidement laissé place à la découverte :

Une expérience dans l’ère du temps

Ce rapprochement entre les différents sens et la nature s’avère précieux selon Ricardo Zodan. Pour le formateur en leadership et partenaire de Natacha de Montmollin, la pandémie actuelle renforce le lien entre l’humain et son environnement.  » On a eu davantage le temps de se rapprocher de la nature et de voir que cela nous aidait à relativiser et à accepter la situation « . Cependant, les organisateurs ont conscience que ce type de balade représente un défi pour les participants. C’est d’ailleurs ce que précise Ricardo Zodan et Natacha de Montmollin à l’heure de l’interview.

 

Par Guillaume Joly

Photos et interview : Guillaume Joly

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Ecritures informationnelles” dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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