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[EDITO] Quand l’essence de notre métier atteint son paroxysme

Toujours dans le cadre du Festival international de journalisme à Perugia, nos étudiants journalistes sont repartis aujourd’hui à la pêche aux infos, après une première journée intense, rythmée par la diversité, la vaccination et le leadership. Tous ont rechargé les batteries et réconforté leurs estomacs à coup de croissants et de cafés serrés. Un regain d’énergie qui ferait presque oublier les cernes qui traduisent leur fatigue…

Mais l’adrénaline, l’excitation et l’imprévisibilité du terrain ont repris le dessus car le quotidien d’un journaliste peut rapidement être chamboulé. Et c’est sans conteste le sentiment qui prédomine aujourd’hui au sein de la rubrique «incarner». Du moins, c’est l’état d’esprit d’Eva à la fin de la conférence de la journaliste indienne Rana Ayyub, figure de la lutte contre l’intimidation, les abus et les menaces judiciaires en Inde. Eva, touchée par cette cause, se devait d’être présente à cet endroit là, à ce moment-là, face aux yeux embués de Rana Ayyub. Dès lors comment ne pas être déstabilisée… Et pourtant, notre apprentie journaliste, partie couvrir un sujet émotionnellement chargé, ne s’est pas laissé envahir par son ressenti et est restée dans un rapport de fait. L’impression d’avoir vécu son angle, n’en est plus une, c’est la réalité. Difficile d’incarner davantage sa thématique.

Par Maxime Crevoiserat

Crédit Photo: Pixabay

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Production de formats journalistiques innovants”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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