A quoi pourrait ressembler le journalisme de demain? C’est la question qui nous servira de fil rouge cette semaine. En 2018, elle se posait déjà. La volée 10 avait ainsi tenté d’en comprendre les enjeux pendant le Festival international de journalisme de Perugia au sein de la rubrique « Réinventer ». Quatre ans plus tard, la pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde – et celui des médias. Entre statistiques anxiogènes et fake news, le traitement de l’information a été une fois de plus remis en cause par un lectorat lassé ou méfiant.
Alors face à la crise de crédibilité des médias, comment repenser le métier de journaliste? Le journalisme de demain, ce n’est pas que de la science-fiction et de l’innovation technologique, c’est aussi un nouveau regard sur la profession, sur la manière dont les rédactions s’organisent et la façon dont elles se financent. C’est une réflexion sur les nouvelles formes d’écriture et les formats innovants qui permettent de traiter les grandes problématiques de notre temps. Mais réfléchir au journalisme de demain, c’est également réfléchir à de nouveaux modèles économiques. À l’heure de l’influence grandissante des géants du numérique, les médias doivent trouver leur place et la conserver. Et pour cela, il faut qu’ils se renouvellent.
Le journalisme dit « de solutions » semble trouver sa place face à un catastrophisme omniprésent dans les médias. Peut-il (re)conquérir le lectorat? Quelle place pour la collaboration entre artistes et journalistes? Comment l’intelligence artificielle et le data-journalisme peuvent-ils contrer la désinformation? Les journalistes peuvent-ils être activistes? Que peut-on apprendre des médias indépendants et de leurs business models? Tant de questionnements qui seront au coeur de la rubrique Imaginer cette semaine, avec une volonté: insuffler, ici, un peu de créativité et d’optimisme.
Laura Manent
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Production de formats journalistiques innovants”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.