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Comment être prêt(e) à improviser ?

Genève accueillait du 12 au 22 octobre dernier le Mondial d’Impro 2022. Après trois ans de pause en raison du coronavirus, les équipes ont dû se remettre dans le bain. Comment se prépare-t-on à un tel évènement? Peut-on réellement s’entrainer à improviser? Réponse avec le coach de l’équipe Suisse et l’un de ses comédiens.

L’improvisation théâtrale (ou l’impro) n’est pas donnée à tout le monde. Cependant, si par définition l’improvisation ne peut être préparée, chaque équipe participant à l’évènement s’échauffe avant les matches. Alors en quoi consiste exactement cette préparation? Le coach suisse Joseph Chaumont et son joueur Léon Boesch nous font découvrir leur triple formule gagnante: la respiration, la voix et le cerveau.

ÉTAPE 1: LA RESPIRATION

Un travail sur la respiration est important à bien des égards lorsque vous souhaitez vous exprimer devant un public. L’équipe suisse d’improvisation commence systématiquement ses échauffements par des exercices de pleine conscience et d’étirement des muscles du torse. Ils permettent respectivement de:

  1. Recentrer vos pensées pour mieux vous concentrer et vous détendre
  2. Avoir un meilleur contrôle sur votre souffle 

Dans les loges où s’échauffent les équipes, certains respirent profondément, d’autre essayent de s’essouffler. Il semblerait que cette étape soit très personnelle et profondément liée au corps de l’improvisateur.

Les explications de Léon Boesch, membre de l’équipe suisse d’impro:

ÉTAPE 2: LA VOIX

Tout comme les chanteurs, les improvisateurs ont l’obligation de chauffer leur voix. Cela semble aller de soi. Ils ne connaissent pas le timbre de leur prochain personnage et ne savent jamais quand la situation exigera d’eux qu’ils crient. 

Les matchs se succédant jour après jour, il faut savoir économiser ses forces, comme nous le confie Léon Boesch, joueur de l’équipe suisse et étudiant en théâtre. Il raconte par ailleurs avoir déjà été témoin de l’extinction de voix d’un ami sur scène lors d’un festival de plusieurs jours. Il passe dix minutes à faire des « sirènes » (un genre de vocalise) à chaque échauffement pendant dix minutes pour éviter de se retrouver dans la même situation.

L’élocution

Si vous parvenez à bien vous échauffer la voix avec des exercices qui exercent la puissance vocale de manière progressive, votre voix est prête à être utilisée. Si certains chanteurs ne portent pas une grande importance à l’articulation, chez les improvisateurs l’élocution est primordiale. Il n’y a pas de place pour des bafouilles… sauf si elles sont volontaires. 

Vous l’aurez compris, pour éviter que le public ne vous comprenne pas, il est très important de vous échauffer les muscles du visage avec quelques exercices d’assouplissement. 

Découvrez la préparation vocale de Léon Boesch:

ÉTAPE 3: LE CERVEAU

Selon les improvisateurs, pour rayonner sur scène pendant un match d’impro, il est primordial d’être en alerte. À quoi bon avoir une voix prête à être utilisée si vous ne trouvez rien à dire, si nous n’avons pas de répartie ?

Le cerveau doit être prêt à toute éventualité

Joseph Chaumont, coach de l’équipe suisse d’impro (14.10.2022, Genève)

Pour y parvenir, l’équipe de Suisse travaille sa spontanéité à travers des exercices variés qui secouent les méninges des improvisateurs et mettent à rude épreuve leur imagination. Si on vous a toujours répété de tourner sept fois la langue dans votre bouche avant de parler, pour improviser c’est tout le contraire! 

Joseph Chaumont, coach de l’équipe suisse d’impro, nous décrit comment il éveille le cerveau de ses comédiens:

Plusieurs matches sont encore prévus jusqu’au samedi 22 octobre 2022. Les dernières places sont encore disponibles en vente en ligne.

Vous souhaitez en apprendre plus sur les matchs d’impro et le Mondial? Découvrez l’interview de Marine Delacrétaz, coordinatrice et responsable communication de la Fédération d’improvisation genevoise, invitée sur Radio Cité Genève.

Par Iñaki Dünner
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “écritures informationnelles”, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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