Peu de jeunes se lancent dans une carrière dans la construction. Alors que la génération du baby-boom part bientôt à la retraite, les entrepreneurs peinent à recruter la relève. La pénurie de main d’œuvre guette donc le secteur de la construction. Μais quelles en sont les raisons ?
D’après les derniers chiffres de l’OFS, 8000 postes restent à pourvoir en Suisse, soit 3 fois plus qu’en 20151. Et la pénurie pourrait s’accentuer. Les jeunes investissent peu les professions de la construction.
Pour Nelson Ferreira, à la tête d’une petite entreprise de chapes, il n’y a pas de doutes sur la question. Les professions de la construction attirent peu la nouvelle génération. Et cela avant tout en raison des changements de mentalité.
La faible attractivité de la branche pourrait aussi s’expliquer par le manque de valorisation des métiers du bâtiment, avec des conditions de travail parfois compliquées: des délais de plus en plus serrés et un travail par tous les temps, souvent répétitifs. L’attractivité des salaires compense en partie la pénibilité de ces professions, comme nous l’ont confié les ouvriers sur place. Mais il n’y a pas que ça. Du côté du syndicat UNIA, on considère que la branche peine à s’adapter aux attentes des jeunes, notamment dans la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
Actuellement, les chantiers se multiplient en Suisse Romande. Ils permettent la croissance de la population par la création de nouveaux logements. Les travaux nécessaires pour la transition énergétique viendront aussi stimuler le secteur pour les décennies à venir. Le travail, il y en a, mais les effectifs ne suivent pas. La situation pourrait mener à une surcharge de travail pour les ouvriers restants. Les entreprises parviennent, pour l’heure, à faire face grâce à la main d’œuvre en provenance de l’étranger.
1 Postes vacants dans la construction en Suisse à la fin 2015: 2400 emplois contre 8600 fin 2023. Source OFS.
Par Victor Poli
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours “Atelier audio/vidéo”, dont l’enseignement est dispensé par le CFJM, dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.