2024: une année explosive pour les bancomats – JAM

2024: une année explosive pour les bancomats

La police sur les lieux d'une tentative de vol par effraction sur le bancomat, le samedi 7 décembre 2024 à Montagny-près-Yverdon. (Photo: Keystone/Jean-Christophe Bott)

Dans tout le pays, les distributeurs automatiques de billets ont été la cible récurrente des malfrats. 44 attaques ont été recensées depuis le premier janvier, l’explosif s’affirmant comme le mode opératoire majoritaire.

L’année 2024 n’aura pas épargné les banques et leurs bancomats disposés sur le territoire helvétique. Au 13 décembre dernier, pas moins de 44 attaques ont été recensées dans plus de seize cantons. Même si ce chiffre est à la hausse après une année 2023 plutôt calme, avec « seulement » 32 attaques, il reste en deçà de la période 2019-2022 et sa moyenne de 52 attaques par an. L’utilisation d’engins explosifs s’est quant à elle largement démocratisée et représente 27 des 44 bancomats attaqués en 2024. 

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Analyse géographique

Sur le plan géographique, beaucoup pourraient croire que seuls les distributeurs proches des frontières sont inquiétés. En réalité, plus de la moitié des cantons en prennent pour leur grade. Seize d'entre-eux ont été touchés en 2024 et les attaques s’éparpillent sur l’ensemble du territoire national, y compris à l'intérieur du plateau. Seul au sud-est du pays, notamment en Suisse hyper-centrale, aux Grisons et au Tessin, les distributeurs semblent avoir été épargnés. Berne et Vaud sont de leur côté les cantons les plus touchés, avec respectivement neuf et sept attaques au compteur. La majorité des cas sont pris en charge par les polices cantonales respectives, hormis les cas faisant usage de matériel explosif. Dans ces cas, le Département fédéral de la police prend le relais des enquêtes.

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Une tendance semble se dégager, car les petits villages sont des cibles logiquement préférées aux grandes villes. Les distributeurs automatiques de billets y sont généralement isolés, peu surveillés et la police met bien plus de temps à se rendre sur les lieux du crime. Cependant, l’afflux financier des grandes villes force les malfrats à ne pas trop s’en éloigner. La circulation massive d'argent liquide aux abords de Lausanne, Berne, Zurich ou Saint-Gall fournit davantage ces bancomats et les rend plus intéressants aux yeux des voleurs. 

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Un manque de sécurité ?

Lorsque ces attaques se rapprochent des centres urbains ou des zones pavillonnaires, la question de la sécurité est fortement critiquée. L’Office fédéral de la police appelle les banques à retirer les distributeurs présents dans des immeubles locatifs par exemple. La démocratisation d’engins explosifs comme les bombes « fait-maison » pourrait mettre en danger les citoyens habitant à proximité d’un DAB. Ces risques pour la population, ainsi que les gros dégâts occasionnés par ces explosions, poussent le Fedpol à trouver des moyens de sécuriser suffisamment les distributeurs.

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À la sécurité des citoyens s’ajoute les pertes financières des banques. En 2024, elles sont seize à avoir vu leurs bancomats détruits et les banques PostFinance et Raiffeisen représentent à elles-deux la moitié de ces attaques. Plusieurs banques cantonales ont aussi été les victimes des attaques mais les deux principales lésées se différencient de deux manières. Elles disposent de plus de bancomats sur l’ensemble du territoire helvétique ainsi qu’une bien plus grande circulation de liquidités, ce qui intéresse logiquement les malfaiteurs.

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Des Pays-Bas exemplaires

La Suisse a tout à apprendre des Pays-Bas, pays qui a vu se réduire de manière drastique le nombre d'attaques, notamment grâce à une collaboration étroite entre l’association nationale des banquiers et les autorités pénales néerlandaises. C’est pour cette raison qu’une rencontre a été organisée mi-décembre pour réunir les principaux responsables des banques suisses, de la police et des douanes nationales. Ces dirigeants et dirigeantes ont pu aborder ensemble les points sensibles de la sécurité des distributeurs, dans le but de trouver des solutions à ces phénomènes en hausse.

Bien que les dirigeants de Fedpol leur aient recommandé certaines mesures, ils n’ont pas la capacité d’imposer aux banques un système de sécurité obligatoire. Les banques sont, et seulement elles, les uniques responsables des décisions prises pour renforcer leur sécurité. L’Office fédéral de la police a tout de même procédé à quelques recommandations: installer des systèmes endommageant les billets lors d’une attaque, réduire les distributeurs automatiques les plus isolés ou réduire leurs horaires d’ouverture. L'objectif reste la diminution du nombre d'attaques.

Par Leander von Stetten & Arsène Passamani
Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « Publication, édition et valorisation numérique », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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