Le jeu de rôle : 3 clichés à déconstruire

Dans un grenier de la médiathèque de Sion s’est tenue, le samedi 14 octobre, une initiation aux jeux de rôle. Novices et joueurs experts se sont réunis pour découvrir Donjons & Dragons. Un jeu de société victime de nombreux préjugés.

La pratique du jeu de rôle se dévoile à Sion. Le samedi 14 octobre, des joueurs novices ont pu découvrir le jeu Donjons & Dragons lors d’une journée d’initiation à la médiathèque. Au fil d’un scénario fantastique, Maxime Cordonier et Loïc Baudin, deux joueurs expérimentés, ont transmis leur passion pour ce jeu dont la pratique est souvent stigmatisée. Après avoir joué notre première partie, voici les trois clichés à absolument déconstruire concernant les jeux de rôle.  

N°1 : Il faut être un geek

Ne vous y méprenez pas, les joueurs de jeux de rôle sont loin des représentations qu’en font les films ou les séries contemporaines. La dernière en date, la série « Stranger Things » qui présente les quatre jeunes protagonistes un peu geeks, jouant à Donjons & Dragons au fond d’une cave, mis à part et considérés comme des marginaux.

Aujourd’hui, la donne a changé : « Le jeu de rôle s’est démocratisé et grâce à internet, une grande communauté s’est créée, explique Maxime Cordonier. Tout le monde peut jouer aux jeux de rôle, jeunes et vieux, hommes et femmes, geek ou pas. »

« A l’époque nous étions considérés comme les enfants bizarres, parce qu’on ne jouait pas au foot avec les autres à la récréation. On passait notre temps à jouer dans le garage des parents de l’un ou de l’autre. Notre univers d’elfes, de goblins et autres créatures fantastiques n’était pas compris car ça ne parlait à personne. C’est à la sortie du Seigneurs des Anneaux en 2001 où on a senti le changement. D’un coup, tous les autres adolescents avaient le même référentiel que nous. Ça nous a sauvés, si je puis dire. »

Loïc Baudin, organisateur

N°2 : Les parties durent des heures

Oui, les parties sont longues mais pas toujours. Elles durent en moyenne entre 5 et 6h. Les scénarios sont écrits plus ou moins précisément. « Une histoire très construite guide les joueurs et leur laisse moins de possibilités, elle sera généralement plus rapide (environ 3h). À l’autre extrême, les scénarios peuvent être moins détaillés et laisser beaucoup de libertés aux joueurs ainsi qu’au maître du jeu », précise Loïc Baudin. L’action peut prendre beaucoup de tournants différents et donner vie à des histoires pas du tout prévues à la base. Ce qui peut rendre la partie très longue.

« Chaque partie est une sorte de laboratoire, on ne sait jamais vraiment où elle va nous mener. »

Maxime Cordonier, organisateur

N°3 : Il faut devenir son personnage

Au début de chaque partie, les joueurs choisissent un personnage. Elfe, magicien, roublard, ou encore clerc sont décrits sur une « fiche de personnage ». Y sont explicités le caractère et les capacités du héros afin de pouvoir l’incarner au mieux pendant la partie. « Chacun est libre d’interpréter son entité comme il le souhaite », rassure Maxime Cordonier. Certains joueurs délivrent même parfois de réelles performances d’acteurs. Ils peuvent prendre une voix différente et même se déguiser. D’autres joueurs préfèrent la sobriété et ne s’identifient pas à leur personnage. « Ça dépend de la préférence de chacun », termine Loïc Baudin.


Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours "écritures informationnelles", dans le cadre du master en journalisme de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'Université de Neuchâtel.

Derniers articles de Culture