Rallye international du Valais : en pôle pollution?

Une symphonie de moteurs, des courbes délicates et des effluves de benzine; du vendredi 14 au samedi 15 octobre, le Rallye international du Valais s’est emparé des alpes valaisannes. Sur fond de crise énergétique et environnementale, la course fait réagir.

Alors que les activistes de Renovate Switzerland bloquent certains axes routiers pour dénoncer l’urgence climatique, le Valais réserve les siens pour une course automobile. Du vendredi 14 au samedi 15 octobre, les 79 équipages prenant part à la nouvelle édition du Rallye international du Valais ont dévalé les routes des régions de Sion et Martigny. Un terrain de jeu grand de 175 kilomètres, morcelé en 6 épreuves spéciales. En pleine pénurie d’énergie, face au désastre écologique, la course divise.

 
 
 
 
 
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Ne pas jeter la pierre à la voiture

A la fois emblème de la compétition et symbole de pollution, la voiture de course ne porte pourtant pas à elle seule la responsabilité du bilan carbone de la manifestation, loin de là. Selon Christophe Clivaz, conseiller national (Les Vert·e·s/Valais) et professeur à l’institut de géographie et durabilité de l’Université de Lausanne, le transport des spectateurs constitue la principale source d’émissions de gaz carbonique dans l’évènementiel.

De quoi réjouir Lionel Müller, président du comité d’organisation du rallye:

 «Imaginez bien que si demain on fait une course de vélo ou une course électrique, on sera sur le même bilan.»

Photo: NUNO FERREIRA/sport-auto.ch

Une question d’image

Le soutien des autorités politiques à des courses automobiles interroge Christophe Clivaz. Malgré la transition vers l’électrique envisagée par le comité d’organisation pour les prochaines éditions, l’exemple donné n’est pas le bon selon lui:

«Je pense qu’il y a un enjeu sur la place de la voiture et de la vitesse dans nos sociétés. D’ailleurs, la majorité des particules fines ne viennent pas du pot d’échappement, elles émanent de l’abrasion des pneus et du freinage

Photo: ANTHONY ANNEX/KEYSTONE

Le récent rapport du Conseil Fédéral sur les matières plastiques dans l’environnement abonde en ce sens. Désigné premier facteur de pollution, l’abrasion des pneus entâche un peu plus l’image de la voiture, injustement promue pendant l’événement selon le conseil national.

Une chance en or pour les stations

Aux inquiétudes écologiques, Lionel Müller répond par l’argument économique. En plein mois d’octobre, période creuse pour le tourisme valaisan, le rallye apparait comme une aubaine pour les stations. Une visibilité inespérée, des nuitées insoupçonnées. Christophe Clivaz loue pour sa part une promotion touristique articulée à des pratiques plus douces. Le vélo, la randonnée ou la course à pied, autant d’activités réalisables sur place, contrairement au rallye automobile.

Par Barnabé Fournier

Crédits photo mise en avant : Unsplash

Ce travail journalistique a été réalisé pour le cours « écritures informationnelles », dans le cadre du master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.

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